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Du Calendrier naturel à l'Astrologie
(Quelques observations sur la prévision du temps
dans la littérature arabe du Moyen Age)
par Giuseppe Bezza



N. Éd. : Je remercie Giuseppe Bezza de m'avoir confié ce texte passionnant, objet d'une communication au Congrès de l'Unesco, Scienza e natura nel Mediterraneo durante il Medioevo (Cosenza, mars 1999). Il traite des répercussions dans l'astrologie arabe, puis médiévale, de l'existence et de la fusion de deux référentiels calendaires, l'un stellaire, fondé sur l'observation du cycle héliaque de la constellation des Pléiades, et l'autre saisonnier et agricole, plus tardif et plus savant, qui résulte d'un calcul des solstices et des équinoxes.
Je n'ai pas retranscrit les consonnes emphatiques des termes arabes, ni les accents et esprits des termes grecs. En ce qui concerne ces derniers, le lecteur est invité à se procurer la police greek.ttf, par exemple à l'adresse suivante : ftp://ftp.ac-toulouse.fr/pub/lettres/grec/greek.ttf




    Chez les peuples primitifs le calcul du temps le plus répandu reposait assurément sur l'observation, près de l'horizon, du lever et du coucher d'une étoile avant le lever du Soleil ou après son coucher. Puisque ces points de repère expriment les cycles de la végétation ou les activités de l'homme, ils doivent être apparents et se repéter constamment ; en même temps, ils doivent permettre d'expliquer les changements qualitatifs des cycles temporels.

     Ces observations ont été accomplies surtout dans les régions tempérées, où les changements des conditions climatiques sont importants et où la vie des plantes et des animaux, l'ensemencement et la floraison, les temps des migrations varient sensiblement au cours de l'année. Mais aussi dans les régions subtropicales, où les variations saisonnières sont moins sensibles, il peut arriver que les saisons sèches, celles des pluies ou encore l'arrivée des moussons avancent ou retardent dans quelque mesure.

     Cet état de choses, qui est propre au monde primitif, nous le retrouvons chez les Grecs du temps d'Hésiode, qui ne conçoivent pas l'année en tant que période de temps avec un début déterminé, mais en tant qu'unité temporelle marquée par une succession d'abondances et de pénuries. A côté d'un calendrier luni-solaire, il y avait un calendrier fondé sur les apparitions et occultations des étoiles, les cycles végétaux, et le comportement des animaux. Ce sont ces repères que les peuples primitifs avaient pris en compte pour établir le temps des semailles et, plus généralement, la succession des travaux agricoles.

     Les étoiles contemplées par Hésiode sont les Pléiades, les Hyades, Orion (notamment les trois de la ceinture), Sirius et Arcturus. En particulier, la constellation des Pléiades joue un rôle très important, car il semble que les toutes premières divisions de l'année ont pour fondement la détermination de deux de ses phases. Il faut dire que ces divisions temporelles ne coïncidaient guère avec le début des saisons, l'une de ces phases se plaçant un peu après le début astronomique du printemps, et l'autre un peu après le début de l'automne. Le lever matinal des Pléiades se présentait au mois de mai. C'est le moment, écrit Pline, où la vigne et l'olivier conçoivent, car les Pléiades sont leur astre.[1] De plus, la vie même des plantes et des travaux agricoles est réglée par leurs phases : les arbres à glands produisent leur fruit au coucher des Pléiades, ainsi que la dissémination des graines du sapin.[2]  Par ailleurs, en Grèce et en Asie, toutes les graines sont semées après le coucher des Pléiades [3] ; on lève les rayons de miel des ruches une première fois quand les Pléiades se lèvent, une seconde fois après leur coucher.[4]

     L'importance des Pléiades vient aussi du fait qu'il est aisé de les reconnaître et de les observer tout au long de l'année, leurs apparitions et occultations successives se manifestant à l'horizon au début et à la fin des crépuscules. Elles ont été associées, chez beaucoup de peuples, aux phases les plus remarquables du cycle végétatif. Une telle association se retrouve chez les Arabes pré-islamiques, qui avaient une bonne connaissance du ciel étoilé : leur poésie mentionne Vénus et Mercure, et al-Sûfî mentionne plus de 250 noms bédouins d'étoiles.[5]  Toutefois leur astronomie se limite à la détermination du temps par les levers et couchers héliaques des mansions (ou maisons) lunaires, les manâzil (sing. manzil, "station", "séjour") al-qamar. Ces mansions de la Lune constituent un système de vingt-huit groupes d'étoiles ou astérismes, parfois appelés nujûm al-akhd, parce que la Lune entre (yâkhdu) chaque nuit dans chacune de ces mansions au cours de sa révolution sidérale.

     L'origine des manâzil al-qamar a jadis été recherchée en Mésopotamie [6] ; de son côté Gundel a cru voir quelques vestiges des mansions lunaires dans des papyrus magiques grecs, à savoir là où l'on parle des formes variables que prend la Lune au cours de son mois synodique.[7]  Toutefois, il est certain qu'elles ont leur origine en Inde, où chacun des vingt-huit nakshatras, attestés au début du premier millénaire B.C. dans l'Atharvaveda, était relié à une divinité qui devait être rendue propice en temps opportun ; de plus, ces astérismes étaient liés aux sacrifices qu'on devait accomplir sous l'influence favorable de certains nakshatras et, par suite, à l'accomplissement des rituels de purification (samskâra).[8] Il semble vraisemblable que le système des nakshatras résulte d'une adaptation de la liste des 17 constellations babyloniennes de la série MUL.APIN [9] , mais on ne peut pas dire avec certitude quels étaient les astérismes qui composaient l'ensemble des nakshatras pendant la période des Vedas, et il n'est pas possible de les identifier sur la base des textes écrits dans les premiers siècles de notre ère. Les nakshatras apparaissent donc utiles pour tracer l'histoire de l'influence indienne sur les autres cultures. Un rôle très important dans leurs diffusion à l'Ouest de l'Inde a été joué, en particulier, par les communautés bouddhistes qui résidaient dans les provinces orientales de l'empire sassanide.[10]  Dans le milieu iranien, les textes qui proviennent du Khorasan témoignent de l'existence des mansions lunaires [11]  et il est vraisemblable qu'elles devinrent familières aux Persans pendant la dernière période de l'empire sassanide : un texte qui semble avoir été rédigé dans l'Iran sassanide, énumère les activités qu'il faut accomplir et les initiatives auxquelles donner suite lorsque la Lune se trouve dans l'un des vingt-huit nakshatras.[12]  Ce texte nous indique la fonction désormais acquise par les nakshatras dans l'astrologie indienne des premiers siècles de notre ère, à savoir quand ils commencent à jouer un rôle essentiel dans la pratique astrologique en tant qu'une partie substantielle de la muhûrtashâstra : la présence de la Lune dans les nakshatras donne des présages qui ne concernent pas seulement l'être humain qui va naître, mais surtout toute action qui doit être entreprise.

     Nous retrouvons ce rôle même des nakshatras dans la section catarchique de l'astrologie dans la littérature arabe à partir du IXè siècle.[13]  Dans le Preclarissimus liber completus in iudiciis astrorum (Kitâb al-bâri') d'Ibn Abî ar-Rijâl, écrit vers la moitié du XIè siècle, le passage concernant les initiatives lunaires témoigne du chemin parcouru par les nakshatras : les sources du texte sont d'abord indiennes et ensuite persanes, tandis que les références à Dorothée proviennent d'un remaniement du texte de l'astrologue grec opéré en Perse à l'époque des Sassanides. Cet usage typiquement astrologique des manâzil al-qamar semble être très éloigné de leur fonction originaire, mais pour les écrivains arabes de l'époque, il est perçu comme un accroissement, voir même un enrichissement, plutôt qu'une altération de leur signification. Les Frères de la Pureté (Ikhwân al-Safâ') par exemple, écrivent au début du XIè siècle que les vingt-huit mansions de la Lune représentent le fondement même de la science astrologique et constituent les données les plus anciennement connues, car elles furent enseignées par l'ange Gabriel (Hâdûs) à Adam : le rayon de leurs influences sur le monde sublunaire ne se borne pas aux changements météorologiques, mais s'étendent à l'individu et à la société.[14]

     A l'origine, les nakshatras ont pour but de fixer des dates annuelles à l'intérieur d'une année luni-solaire : par le lieu sidéral de la pleine Lune il est possible d'indiquer le lieu opposé du Soleil. Chaque nakshatra a pourtant des étoiles déterminantes (yogatârâ) et une étendue variable. Les Arabes adoptèrent le système des mansions lunaires à une époque incertaine et l'employèrent, comme en Inde, à un usage calendaire ; d'ailleurs, le lever et le passage au méridien des mansions pouvait bien servir à partager le temps de la nuit. Ils apportèrent cependant quelques modifications à la structure indienne : dans leur système il n'y a pas d'étoile déterminante, ni d'ailleurs d'inégalités excessives en longitude. Al-Sûfî écrit : "Les Arabes ne faisaient pas usage des figures du zodiaque dans leur signification propre, puisqu'ils ont divisé la circonférence du ciel par le nombre de jours que la Lune met à le parcourir, environ vingt-huit jours, et ils ont cherché dans chaque division des endroits remarquables, tellement espacés que l'intervalle de l'un à l'autre parut à l'oeil égal au chemin que parcourt la Lune en un jour et une nuit." [15]

     Un autre emploi des mansions lunaires, qui encouragea remarquablement leur transmission d'une culture à une autre, eut lieu dans le domaine de la navigation. Il paraît vraisemblable que leur connaissance a été transmise aux Arabes par les marins persans, dont l'influence sur l'art de la navigation est d'ailleurs attestée par l'adaptation arabe des 32 akhnân (sing. khann), les rhumbs persans des vents.[16]  On sait en effet que, à côté de l'emploi de deux étoiles déterminantes de la Petite Ourse (b et g) dénommées al-farqadayn, "les deux veaux", les marins arabes avaient coutume de calculer l'élévation (bâshî) de chacune des vingt-huit mansions, c'est à dire leur hauteur méridienne, pour s'orienter dans la navigation. Cet emploi peut d'ailleurs nous expliquer la pénétration rapide des mansions lunaires arabes dans l'Europe médiévale.[17]

     Avant l'introduction des mansions lunaires, les Arabes pré-islamiques avaient reconnu et dénommé un certain nombre d'astérismes, peut être pas forcément vingt-huit à l'origine, appelés dans leur ensemble anwâ' (sing. naw'). Si les manâzil al-qamar se modèlent sur les nakshatras et trahissent leur origine indienne, avec les anwâ' nous nous retrouvons face à une tradition météorologique qui, d'une part, possède quelques traits assurément originaux dans sa forme, de l'autre présente des allusions, voir même des références aux parapegmatas grecs. La question est ainsi posée à propos d'une influence grecque vis-à-vis d'une Arabie pré-islamique qui n'aurait pas été aussi isolée que l'on pense.[18]  Le mot naw' ne désigne pas à proprement parler un astérisme, mais le coucher matinal héliaque d'une étoile, à savoir le début de son coucher apparent à l'horizon occidental lors du crépuscule matinal et le lever matinal héliaque simultané d'une autre étoile à l'horizon oriental. Naw' vient de nâ'a, "se lever avec fatigue", et semble contredire la signification d'un astre qui se couche.[19]  Cela est néanmoins l'acception commune et Ibn Qutayba la justifie par la signification du verbe dans certains passages du Coran : "tomber de fatigue, succomber sous le poids de la charge, s'affaisser." [20]  On peut donc dire que le naw', par une restriction de sens, dénomma l'étoile qui va se coucher, ainsi que la pluie qu'elle est censé provoquer, et enfin la période de temps qui suit son coucher. En effet, puisque les anwâ' constituent un cycle complet du parcours de la Lune, le coucher matinal de chaque naw' se produit par intervalles successifs de 13 jours, mais 14 pour al-jabha, "le front du Lion" : ainsi, au coucher du vingt-huitième naw', une année entière s'est écoulée (27 x 13 + 14 = 365). Ibn Qutayba affirme que les manâzil al-qamar et les anwâ' des tribus arabes sont équivalents.[21]  D'ailleurs, ces astérismes que constituent les anwâ', étant placés le long de l'orbite de la Lune, il n'y eut pas de difficulté à les assimiler aux manâzil, tout en prenant garde de ne pas altérer les anwâ' originaires. Cependant, à partir de la fin du IXè siècle, al-anwâ' signifiera souvent les mansions de la Lune et toute une littérature sur les anwâ' commença à paraître chez les philologues et les lexicographes.[22]

     La tradition des anwâ' reposait sur la connaissance de périodes données, établies par le lever et le coucher matinaux et apparents de certains groupes d'étoiles. Le nom de cet art ('ilm al-anwâ') fait surtout ressortir, comme l'observe Fahd, la notion d'opposition entre ces étoiles, celle qui se lève et celle qui se couche, et cette opposition est à l'origine de la modification périodique des conditions atmosphériques. Cette signification d'opposition est contenue dans la racine n-w- en akkadien, hébreu et arabe.[23]  D'un autre côté, les dictons qui expriment les anwâ' ressemblent dans leur forme à ceux des présages (omina) babyloniens : ils commencent par une protase introduite par id (lorsque, dès que), analogue à l'akkadien shumma qui introduit les omina mésopotamiens ; ils indiquent ensuite l'action de l'étoile (lever, coucher) et le moment (matin, soir) ; après vient l'apodose, qui décrit les conséquences qui découlent du phénomène : le chaud, le froid, la pluie, la fécondité des animaux et des végétaux, l'abondance ou le manque de dattes, la crue des fleuves, etc.[24]  Ainsi, comme le dit al-Bîrûnî, les Arabes pré-islamiques attribuaient tous les changements atmosphériques au lever et au coucher des étoiles.[25]

     Ibn Qutayba nous informe que les Bédouins partageaient l'année en deux parties, suivant les phases des Pléiades [26]  : du coucher matinal en novembre au lever matinal en mai. Et puisqu'au coucher des Pléiades on attendait la pluie, tandis qu'à leur lever soufflait un vent chaud (bârih, plur.: bawârih) qui desséchait la végétation et les pâturages, le naw' ou étoile couchante parvint à signifier la pluie, et par suite les étoiles qui gisent sur la voie de la Lune furent aussi appelées, dans leur ensemble, nujûm al-matar, étoiles de la pluie.[27]  Il s'agit ici d'une pluie bienfaisante, car telle est la signification de matara, "tremper le terrain", au contraire de la pluie wadq, "la forte averse", ou du wabil, "l'abondante pluie printanière", souvent violente, incapables de fertiliser le terrain.

     Ces deux phases matinales héliaques des Pléiades, qui divisaient l'année en deux parties sensiblement égales, représentent, en même temps que le phénomène météorologique connexe, le fondement de la structure divinatoire des anwâ'. Cette structure divinatoire reposait sur l'observation des apparitions et des occultations des étoiles près de l'horizon, notamment de sa partie orientale. Étroitement lié à cette structure est le terme munajjim, qui par la suite désignera habituellement l'astrologue : munajjim est le participe actif de najjama, "observer les astres", qui constitue la deuxième forme de najama, dont l'acception première est "pousser, croître", et qui s'applique soit à l'herbe des pâturages, soit à l'étoile. Il ne s'agit pas pourtant d'une observation indéterminée des astres, mais de leurs levers et de leurs phases. De son côté, le mot najm, "étoile", dans son acception première, indique aussi les rejetons qui poussent sur la souche et, en général, la poussée de l'herbage et de toute graminée, par opposition à shajar, qui désigne toute plante avec tige. Dans un passage du Coran, ces deux termes, employés au singulier en tant que noms collectifs, ont un double sens, et il n'est pas aisé de savoir si najm signifie l'herbage ou l'étoile : "Les étoiles et l'herbage, tous les deux se prosternent".[28]  Enfin, al-najm, avec l'article, signifie assurément les Pléiades, car le mot désigne l'étoile par excellence ou, pour mieux dire, l'étoile dont il faut surtout observer, najjama, le lever, puisqu'elle est porteuse de présages et donne des informations précises sur le début d'une saison de l'année ou d'un cycle végétatif. Cette dernière signification constitue en fait une autre acception de najm, analogue au grec wra.

     Le coucher et le lever héliaque d'une étoile se produit une seule fois au cours d'une année et le pronostic relatif est donné par le biais de l'observation des deux phénomènes : le premier, on l'a vu, est appelé le naw', le deuxième le raqîb, c'est-à-dire "celui qui observe", "la sentinelle", "parce qu'il semble guetter, pour se lever, le coucher de son frère".[29]  Au naw' on attribua donc les pluies, au raqîb les vents et, par extension, la chaleur et le froid. Naw' prit donc la signification de l'influence même que l'astre qui se couche était censé exercer et bârih l'influence de celui qui se lève.[30]  Un auteur parmi les plus célèbres des Kutub al-anwâ', Abû Ishâq az-Zajjâj , après avoir donné la définition du naw' et du raqîb, affirme que naw' désigne aussi la pluie qui tombe au coucher d'une étoile, tandis qu'à son lever le terme approprié est bârih, car tout vent, toute chaleur qui survient au temps de son lever est appelé bârih, "puisque le vent enlève et transporte la sable et la poussière ; d'ailleurs bârih signifie aussi 'apparent' (bayyin), ainsi quand on parle d'un secret qui devient manifeste." [31]

     Il est pourtant possible d'affirmer, comme première conclusion, que le système des anwâ', qui repose sur les apparitions et les occultations de certaines étoiles ou astérismes, se fonde sur une hypothèse première : au lever et au coucher héliaques de certains groupes d'étoiles se produisent des conditions atmosphériques opposées : les étoiles qui vont à l'occultation ont une signification sur la pluie, l'humidité, le froid et, en général, sur l'aggravation des conditions atmosphériques ; celles qui pour la première fois apparaissent hors des rayons du Soleil indiquent les vents chauds et, en général, la chaleur et la sécheresse. De plus, l'année, dans son ensemble, était divisée par deux apparitions des Pléiades : le lever matinal au mois de mai et le coucher matinal au mois de novembre.[32]  Dans la première de ces deux phases, les Pléiades constituent le raqîb et al-Iklîl le naw' : c'est le début de l'été [33] , la chaleur est de plus en plus forte, les vents chauds (bawârih) soufflent. [34] Ibn al-Bannâ' ajoute que ce naw' est un mauvais présage, car il annonce des maladies. Dans la deuxième phase, le raqîb se rapporte à al-Iklîl et le naw' aux Pléiades : c'est le début de l'hiver, et la pluie qui tombe est pleine de sève. En général, les auteurs des Kutub al-anwâ' fixent ce naw' autour du 12/13 novembre.[35]  Les phases des Pléiades marquent pourtant le début de l'été et de l'hiver dans le contexte d'un calendrier naturel qui se propose d'établir la succession des changements atmosphériques et l'arrivée de la chaleur et du froid. Dans ce calendrier, les dates des apparitions et occultations sont souvent données d'après l'opinion d'Hippocrate et de Galien, ou suivant leur école, ou encore en accord avec l'opinion des hukamâ, autrement dit, comme le remarque Renaud [36] , des philosophes théoriciens de la médecine et des autres sciences, par opposition aux praticiens (atibbâ'). Pour ce qui est des autres saisons, seul le printemps est établi, more astronomico, par l'entrée du Soleil dans le signe du Bélier le 17 mars, "d'après les computistes, les astronomes (ahl al-hisâb wa-ta' dîl), Hippocrate, Galien et les médecins savants" [37] , tandis que l'automne est marqué par le lever d'Arcturus (al-simâk al-râmih), toujours d'après Hippocrate et Galien.[38]

     Les Phases de Ptolémée nous donnent aussi quelques renseignements sur le commencement des quatre saisons de l'année qui semblent relever d'un ancien calendrier naturel. En particulier, pour l'hiver et l'été nous avons les données suivantes :
     - 11 novembre (15 Athyr) : début de l'hiver pour les Égyptiens et pour Hipparque (l'étoile brillante des Hyades se couche le matin). Même signification pour le jour suivant selon Euctémon et Dosithée. Pour le 13 novembre : début de l'hiver selon Eudoxe et epishmasia (naw').[39]
     - 10 mai (15 Pachôn) : début de l'été selon les Égyptiens ; 12 mai : début de l'été selon Métrodore, Eudoxe et Hipparque.[40]

     Malgré un léger décalage - 11 novembre (longitude du Soleil 18° Scorpion) et 10 mai (longitude du Soleil 19° Taureau) d'un côté, 13 novembre (longitude du Soleil 20° Scorpion) et 12 mai (longitude du Soleil 21° Taureau) de l'autre - ces dates partagent l'année en deux parties sensiblement égales et s'accordent bien au lever et au coucher matinaux des Pléiades. Mais Ptolémée, dans les Phases, ne compte pas les Pléiades dans son catalogue des étoiles à cause de leur petitesse, car, dit-il, il est malaisé, voir impossible, d'établir une règle de leurs apparitions et occultations. Pour noter la position d'étoiles ou d'astérismes difficilement visibles, comme les Chevreaux ou le Dauphin, qui étaient jadis observés par les Anciens, il recommande de se référer aux étoiles brillantes qui se trouvent dans leur voisinage : al-dabarân (fulgens Hyadum) pour les Pléiades, a Aurigae pour les Chevreaux, al-nasr al-tâ 'ir, (splendida Aquilae) pour le Dauphin.[41]  De ce qui précède, on peut conclure que les Phases de Ptolémée est un texte technique dont le caractère est tout autant astronomique qu'astrologique. Pour Ptolémée, les conditions atmosphériques ne dépendent pas seulement du cours annuel du Soleil, mais aussi des apparitions et occultations des étoiles, des configurations des planètes, du cycle synodique de la Lune : ce sont là les conditions, voir les éléments techniques de la prévision astrométéorologique, qu'il signale vers la fin de son introduction.[42]  Pour cela, il a éprouvé la nécessité de recueillir les significations (epishmasiai) des anciens, à commencer par les premiers astronomes, comme Méton et Euctémon, et par suite il a dû accepter d'insérer dans son texte les vieux repères saisonniers du calendrier naturel. On a vu d'ailleurs que ces repères se retrouvent dans les Kutub al-anwâ', dont on a donné quelques exemples pour le calendrier d'Ibn al-Bannâ' et pour le Calendrier de Cordoue, et il est permis de se demander si l'ancien système des anwâ' ne révèle pas quelques traces d'une influence des parapegmatas grecs.[43]

     Les deux divisions de l'année, celle fondée sur les phases des étoiles et celle qui repose sur les équinoxes et les solstices, se trouvent désormais fondues entre elles dans la littérature des parapegmatas. Ce mélange aboutit, entre la fin du Vé siècle et le début du IVè siècle B.C., à la création d'un calendrier "technique", qui devra servir de base à la prédiction météorologique comme au diagnostic et au traitement des maladies.[44]  Ce calendrier est clairement énoncé par Théophraste, qui dénomme le lever et le coucher matinaux des Pléiades dicotomiai, bipartitions de l'année :

     "La première chose qu'il faut poser est que les périodes (wrai) doivent être divisées par deux : sur la base de cette division il faut considérer non seulement l'année, mais aussi le mois et le jour. A leur lever et à leur coucher les Pléiades partagent l'année en deux, et de leur coucher à leur lever il y a réellement une moitié d'année. Le même partage concerne les équinoxes et les solstices. Il en découle que, quelle que soit la situation atmosphérique enregistrée au moment où les Pléiades se couchent, elle demeurera le plus souvent jusqu'aux solstices et, si elle change, elle changera après les solstices ; mais si elle ne change pas, elle se maintient jusqu'aux équinoxes ; des équinoxes, ensuite, jusqu'au lever des Pléiades, et de là jusqu'au solstice d'été ; et par la suite jusqu'à l'équinoxe et de là jusqu'au coucher des Pléiades." [45]

     Les divisions premières et fondamentales de l'année sont l'été et l'hiver, marquées par les phases des Pléiades. Au commencement de ces saisons se produit une mutatio in contrarium et ce changement se produit nécessairement, car l'une des phases est opposée à l'autre, comme pour les équinoxes et les solstices. Il y a ici un emploi d'un double référentiel : d'un côté l'observation d'un cycle stellaire relevant du calendrier naturel archaïque, de l'autre la prise en compte des équinoxes et des solstices, expression du développement mathématique de l'astronomie, qui ne repose désormais plus sur la seule observation. La coexistence de ces différents repères est typique dans la littérature des parapegmatas à partir du Vé siècle B.C. Elle est aussi attestée dans le Corpus hippocratique, lequel présente une division de l'année en huit parties, où l'ancien calendrier, qui repose sur les apparitions de quelques étoiles remarquables (Pléiades, Sirius, Arcturus), garde son caractère propre. Quelques écrits hippocratiques, en particulier le De victu (III, 68) [46] , offrent la succession temporelle de ces repères [47]  :
 
 

repère saison date durée
coucher matinal des Pléiades  début de l'hiver 11-XI 41 jours
solstice d'hiver deuxième partie de l'hiver 22-XII 65 jours
lever vespéral d'Arcturus troisième partie de l'hiver 25-II 24 jours
équinoxe de printemps début du printemps 21-III 50 jours
lever matinal des Pléiades début de l'été 10-V 46 jours
solstice d'été deuxième partie de l'été 21-VI 22 jours
lever matinal de Sirius troisième partie de l'été 17-VII 66 jours
équinoxe d'automne début de l'automne 21-IX 51 jours

 

     On remarque que le début de l'hiver et de l'été est marqué par les phases des Pléiades. Ces deux phases jouent un rôle capital par le fait même de leur antagonisme absolu. Et puisque ce calendrier a une utilité surtout météorologique et médicale, son emploi devait permettre au médecin de prononcer un diagnostic médical. En effet, Galien observe que les maladies estivales s'estompent au moment de l'hiver, et que les maladies hivernales s'effacent pendant l'été.[48]

     Cette division de l'année, qui a connu un certain succès auprès des médecins du Moyen Age, repose sur une forme tout à fait archaïque. Au début du XIè siècle, al-Bîrûnî se montre très critique, notamment quand il dit qu'elle est l'oeuvre des partisans du calendrier naturel. Parmi eux, écrit-il, il y en a certains qui s'éloignent beaucoup de la vérité, en fixant les quatre points de repère indépendamment des équinoxes et des solstices dans des lieux équidistants des équinoxes et des solstices.[49]  Ces "idolâtres de la nature" (gulât at-tabi'yyina), ainsi qu'al-Bîrûnî a choisi de les appeler, parmi lesquels al-Kindî, divisent l'année en huit parties tout en essayant de donner un rythme uniforme aux changements de température de ses parties constitutives, dont les différentes qualités "naturelles" ne devraient dépendre que du parcours annuel du Soleil. Chacune de ces parties a, selon l'échelle de Galien, son degré d'intensité, de chaleur, de froid, d'humidité et de sécheresse. Ainsi, par exemple, lorsque le Soleil parvient au quinzième degré du Scorpion, ce sera le commencement du deuxième degré de la chaleur et la fin du deuxième degré du froid : par cet équilibre des contraires il doit résulter un changement des conditions atmosphériques.[50]  Ce raisonnement, que je me limite ici à ébaucher, mérite une plus grande attention, notamment si l'on considère qu'al-Kindî, avec sa théorie médicale de l'intensité des degrés, a anticipé un débat sur la psychophysiologie qui sera repris au XIXè siècle par E.H. Weber et Th.G. Fechner.[51]

     Par la suite, Théophraste - on était parti de là - avec l'expression "les périodes (wrai)" veut signifier chaque période naturelle du temps : non seulement donc l'année, mais aussi le mois et le jour. Il consiste à partager en huit parties égales le cycle synodique de la Lune, comme le cycle journalier. La qualité "naturelle" donnée à chacune de ces parties est toujours une qualité des humeurs et le but est toujours de parvenir à la définition d'une complexion du tempérament, mizâj, per accidens.[52]  Sur cette base il faut reconduire les centra ou puncta Lunae (tasîyrât al-qamar), qui sont en nombre de huit et on ne les retrouve, semble-t-il, qu'à partir d'al-Kindî dans l'astrologie arabe, puis dans l'astrologie latine du Moyen Age : par le biais des tasîyrât al-qamar, conjuguées avec l'aperitio portarum, fath al-abwâb, l'astrologue prétend pouvoir prévoir tous les changements de chaleur, de froid, de vent, et de pluie au cours des lunaisons.

     Il y a un autre témoignage important à l'égard de la réception des données de l'ancien calendrier naturel dans le corpus technique de l'astrologie. Les tribus pastorales de l'Arabie préislamique interprétaient la succession des saisons selon la disponibilité de l'eau et l'étendue du pâturage, car leur économie dépendait entièrement des pluies qu'on attendait en automne et en hiver, jusqu'à la mi-janvier. L'année commençait en automne et le début était marqué par les pluies wasmî. Alors les Bédouins pouvaient quitter leurs demeures d'été et aller chercher pâture dans le désert, car les pluies wasmî font vite pousser l'herbage et dans l'espace de quelques heures, en plein désert, commencent à apparaître quelques pousses de couleur vert pâle. Or, le coucher héliaque matinal des Pléiades était le dernier naw' du wasmî, le meilleur, car la pluie tombe à une époque où la terre est avide d'eau et va garder pendant toute l'année l'humidité de sa couche labourable.[53]  Les pluies étaient appelées wasmî, car elles sont censées marquer ou imprimer (wasama) le sol où poussait la végétation. Al-Mas'ûdî écrit : "Les Arabes l'appellent aussi la saison de la marque, à cause de la pluie qui y tombe ; la première pluie qui reçoit la terre, alors qu'elle a perdu toute humidité par suite des sécheresses de l'été, laisse des marques sur le sol, ce qui explique son nom." [54]

     Cet état de choses est propre à l'Hijâz, à l'Iraq et à la Syrie. Ainsi al-Bîrûnî, en nous rapportant le calendrier du Kitâb al-anwâ' de Sinân b. Tâbit, remarque à propos du septième jour de Tishrin II : "C'est le premier jour de la saison pluvieuse, et lorsque le Soleil entre au XXIè degré du Scorpion, les astrologues (al-munajjimûna) établissent l'horoscope de ce moment, et sur cette base jugent s'il y aura beaucoup de pluie ou non au cours de l'année. Ils considèrent, à cette occasion, l'état de Vénus, notamment si la planète est matinale ou vespérale." [55]

     La date du 11 novembre pourrait s'accorder au coucher matinal héliaque des Pléiades pour une latitude moyenne de l'Hijâz et pour le VIIè siècle A.D., le Soleil étant au-dessous de l'horizon d'une hauteur négative d'environ 12 degrés du grand cercle, avec une longitude de 21 degrés du Scorpion. Dans la littérature astrologique nombreux sont les passages qui confirment le témoignage d'al-Bîrûnî. L'Epistola Mashallah in pluvis et ventis établit deux moments critiques pour la connaissance des pluies et des vents : l'entrée du Soleil dans le XIXè degré du Taureau et du Scorpion, qui répondent aux deux anwâ' des Pléiades, à savoir le lever matinal et le coucher matinal héliaques. En particulier, l'entrée du Soleil dans le XIXè (ou XXè) degré du Scorpion est décrit par Mâshâ' allâh d'une façon très proche de celle d'al-Bîrûnî :

     Quando intraverit Sol <vigesimum gradum et> primum minutum Scorpionis, accipe ascendentem. Si fuerit signum aquosum et Luna etiam sit in aquoso et Venus similiter, erit principium [minuti 20 gradus] pluviosum et finis hyemis humectans. Si fuerit Venus occidentalis debilis et Luna et ascendens in aquosis signis, erit similiter principium et finis humidus. Hodie (?) quod Venus sub radiis <,> est [,] sicut mulier cum viro, facit descendere aquas. Si fuerit Venus orientalis a Sole, erit principium siccum.[56]

     Ce texte doit être confronté avec d'autres analogues, que la littérature byzantine et latine du Moyen Age nous a transmis, par exemple le Marcianus gr. 335 (fo. 194v.) :  "Sur les pluies, les foudres et la siccité : Observe lorsque le Soleil entre dans le XXè degré et la première minute du Scorpion et pour ce moment établit l'horoscope et les lieux des astres. Observe ensuite Vénus, Jupiter et Mercure, s'ils sont combustes ou s'ils sont dans la phase d'occultation matinale, ou s'ils sont stationnaires ou rétrogrades, car cela signifie l'humidité de l'air. Par contre, s'ils sont dans leur phase orientale, si leur mouvement est direct ou rapide il signifieront alors l'absence de pluies et la sécheresse de l'air." [57]

     Tous les textes indiquent explicitement qu'il faut établir l'horoscope pour ce moment là, et ils emploient une expression technique : qayyama at-tâli' (al-Bîrûnî) : "évaluer, déterminer le temps de l'horoscope" ; isthmi ton wroskopon (Marcianus gr. 335) : horoscopum statuere ; et encore : aptare, dirigere ascendens, aequare domos. Il faudrait rechercher les étapes qui ont conduit à incorporer une donnée qui provient de l'observation dans le corpus technique de l'astrologie. Cependant, il ne s'agit pas, au contraire de ce que la formulation acquise laisse entendre, d'évaluer l'instant où le Soleil entre dans la première minute du XXè degré du Scorpion, mais de rechercher le moment où les Pléiades, quelque temps avant le lever du Soleil, vont disparaître dans la région occidentale de l'horizon. Il s'agit donc d'un véritable thema ou figure astronomique pour prévoir le temps atmosphérique sur la base d'un phénomène stellaire, semblable en cela au thema établi dans la littérature astrologique grecque sur le lever héliaque de Sirius.[58]  Nombreux sont les témoignages qui montrent l'étendue de la réception de cette doctrine dans la littérature astrologique latine du Moyen Age.[59]  Néanmoins, si le moment choisi (l'entrée du Soleil dans le vingtième degré du Scorpion) peut, vraisemblablement, s'accorder seulement au lieu et au temps où le calendrier des Pléiades était en vigueur, les astrologues du Moyen Age latin, dans leur réception de la théorie, l'élargissent à l'ensemble du quatrième climat, à la deuxième partie du troisième et à la première partie du cinquième, à savoir une zone comprise entre les latitudes de 33° et de 43° environ.[60]

     La tradition des anwâ', originaire des Arabes préislamiques et conservée surtout par les lexicographes, subit par la suite, au cours du IXè siècle, quelques modifications qui aboutissent à différentes voies. A l'origine liés au culte de divinités sidérales et à la pratique rituelle de l'invocation de la pluie (istisqâ'), ils furent par la suite assimilés au système des manâzil. Ces derniers, après avoir été inscrits dans le cercle zodiacal par des fractions égales à 1/28è du zodiaque, donnèrent naissance à des calendriers basés sur l'année solaire et les manâzil al-qamar reçurent une dénomination qualitative, semblable à celle qui caractérise les signes abstraits du zodiaque, déterminés mathématiquement. Ce processus dût apparaître très tôt, vraisemblablement avant le IXè siècle, et, selon le témoignage d'al-Kindî [61]  et d'Ibn 'Ezra [62] , par le biais de l'influence indienne. Un manuscrit acéphale et anonyme, publié par Griffini, qui n'est pas postérieur au XIIè siècle, dispose les mansions lunaires par groupes de 12, 10 et 6 selon la variation de l'ombre solaire à différentes époques de l'année : l'ombre s'allonge dans douze mansions, diminue dans dix autres, et disparaît dans les six dernières.[63]  Le but de ce petit traité est de donner une justification des qualités "naturelles" que ces trois groupes de manâzil répandent sur toute chose du monde sublunaire, qualités que l'on retrouve dans tous les textes précités : dix mansions sont humides, six sont sèches, douze tempérées, si bien que, selon les instructions de Ja'far, les étoiles physiquement présentes dans ces manâzil gardent leur tempérament et leur influence propre.[64]  Cette doctrine météorologique fut transmise en Occident par Jean de Séville [65]  et connut un accueil favorable et incontesté tout au long du Moyen Age. Ce ne sera qu'à la fin du XVè siècle qu'apparaîtront les premiers doutes sur la construction de la doctrine [66] , et à la moitié du XVIè siècle, Jerôme Cardan déclare d'une façon lapidaire : "Des maisons lunaires, il ne faut pas se préoccuper." [67]
 
 

Noms des manâzil al-qamar et leur nature selon al-Bîrûnî, Kitâb al-atâr al-bâqiya 'an al-qurûn al-khâliya, ed. E.C. Sachau, Chronologie orientalischer Völker von Albîrûnî, Leipzig, 1876, p.347-348.
 
 
nom arabe
identification
nature
lever
coucher
sharatân  a,b,g Arietis moyenne 10 IV 10 X
butayn e,d,r Arietis sèche 23 IV 23 X
turayyâ Pléiades modérée 6 V 5 XI
dabarân a Tauri humide 19 V 18 XI
haq'a  l,f Orionis humide 1VI 1 XII
han'a  g,x Geminorum moyenne 14 VI 14 XII
dirâ' a,b Geminorum humide 27 VI 27 XII
natra  e,g,d Cancri moyenne 10 VII 9 I
tarf  k Cancri, g Leonis sèche 23 VII 22 I
jabha  z,g,h,a Leonis humide 5 VIII 4 II
zubra d,q Leonis moyenne 19 VIII 17 II
sarfa  b Leonis humide 1 IX 2 III
'awwâ' b,h,g,d,e Virginis moyenne 14 IX 15 III
simâk a Virginis humide, moyenne 27 IX 28 III
ghafr i,k,l Virginis humide 10 X 10 IV
zubânâ a,b Librae humide modérée 23 X 23 IV
iklîl  b,d,p Scorpionis humide 5 XI 6 V
qalb a Scorpionis sèche 18 XI 19 V
shawla l,u Scorpionis humide 1 XII 1 VI
na'â'im g,d,e,h,s,f,t,z Sagittarii humide 14 XII 14 VI
balda (espace vide) humide 27 XII 27 VI
sa'd al-dâbih a,b,n Capricorni humide 9 I 10 VII
sa'd al-bula' n,m,e Aquarii un peu humide 22 I 23 VII
sa'd al-su'ûd b,x Aquarii, c1 Capricorni moyenne 4 II 5 VIII
sa'd al-akhbîya g,p,z,h Aquarii sèche modérée 17 II 19 VIII
al-fargh al-muqaddam b,a Pegasi sèche 2 III 1 IX
al-fargh al-mu'akhkhar g Pegasi, a Andromedae humide 15 III 14 IX
batn al-hût  b Andromedae humide 28 III 27 IX

Remarque : L'identification moderne des astérismes est donnée d'après P. Kunitzsch, Über eine anwâ'-Tradition mit bisher unbekannten Sternamen, Bayerische Akademie der Wissenschaften, philos.-hist. Klasse, 1983. Les dates des levers et couchers héliaques sont données d'après al-Bîrûnî, Loc.cit., selon le style julien.



Table des mansions lunaires utilisée dans l'astrologie latine médiévale


(selon Jean de Séville, Epitome totius astrologiae conscripta a Ioanne Hispalensi Hispano Astrologo celeberrimo, ante annos quadringentos, ac nunc primum in lucem edita (cum praefatione Ioachimi Helleri Leucopetraei contra Astrologiae adversarios), Noribergae, 1548, et John of Eschenden, Summa astrologiae iudicialis de accidentibus mundi, quae anglicana vulgo nuncupatur, Venetiis, 1489, I, II, 9, cc. 60a)
 
 
John of Eschenden
Jean de Séville
nature
Anathar cornua Arietis tempérée
Albuchac venter Arietis sèche
Azimech caput Tauri tempérée
Aldelamen oculus Tauri humide
Alhikaa caput canis sèche
Alhanach sidus parvum lucis magnae tempérée
Azarna brachium Leonis humide
Almazia nebulosa tempérée
Alcayf oculus Leonis sèche
Algehay fortuna [1] humide
Alboracon capillus tempérée
Azarfaz cauda Leonis humide
Alaxe canis tempérée
Azymech Spica tempérée
Alfare cooperta sèche [2]
Alzubun sidera magna seiuncta [3] humide
Alhil corona humide
Acalb cor Scorpii tempérée [4]
Azolaa cauda Scorpionis humide [5]
Alnehyn trabs humide
Albedach desertum tempérée
Alzubohen pastor humide
Zodlebet glutiens tempérée
Zodazoe fortunae sidus tempérée
Coadabac papilio sèche
Alfarha primus hauriens aquam sèche
Alfare secundus hauriens aquam humide
Alchue [6] piscis tempérée

NOTES : [1]. Frons apud Firmin et John of Glogau - [2]. John of Eschenden : humide - [3]. Firmin : Corona Scorpionis - [4]. John of Eschenden : sèche - [5]. John of Eschenden : tempérée - [6]. La liste de John of Eschenden présente seulement 27 mansions ; le nom de la 28è provient de John de Glogau.



Un exemple tiré d'al-Bîrûnî, Op.cit., p.340-341

     Il faut compter les jours du 1er jour d'Ilûl (septembre) jusqu'au jour dont on veut connaître le temps qu'il fera et diviser la somme des jours par 13. Si la division n'a pas de reste, il faut procéder de la manière suivante : si la Lune est opposée au Soleil ou en quadrature avec lui, il pleuvra, si l'on est dans la saison des pluies, ou sinon il adviendra un changement quelconque de temps mettant en jeu le vent, la chaleur ou le froid. En effet, quand il n'y a pas de reste, cela signifie le moment où un manzil se lève et où un autre se couche : au 1er jour d'Ilûl ce sera le bârih d'al-sarfa et le naw' de sa'd al-akhbîya. Et le calcul part justement de là, car c'est le premier mois et le début de l'automne. Ensuite, si la Lune se trouve dans l'un de ses fondements (ta'sîsatahi), sa force est très grande.
     Abû Ma'shar dit : Nous avons expérimenté cette méthode pendant le mois de Shawwal au moment de la pleine lune de l'année 279. Nous avons compté les jours du 1er jour d'Ilûl jusqu'à la pleine lune : il y avait 130 jours qui, divisés par 13, ne donnaient pas de reste. Et le signe qui se levait à la pleine lune était le Verseau. Ainsi, il y eut de la pluie en ce jour-là.
     Nous avons encore expérimenté l'année suivante : nous avons compté les jours du 1er jour d'Ilûl jusqu'au jeudi 13 de Kânûn I (décembre) et, divisé la somme (104) par 13, on n'a pas eu de reste. La distance entre le Soleil et la Lune était environ de la moitié d'un signe et la Lune s'était séparée de l'hexagone de Mars et allait à la conjonction de Vénus. A cette période il y eut de la pluie.

Remarques :
- al-sarfa (le changement) est ainsi appelé car, à son lever (les premiers jours de septembre), la chaleur diminue, et à son coucher (les premiers jours de mars), le froid s'en va.
- Par "fondements de la Lune" il faut entendre ici les traces de son chemin synodique ; voir supra, à propos des centra ou puncta Lune (tasîyrât al-qamar), qui sont au nombre de huit.
- Shawwal est le seul mois lunaire cité ici (Ilûl et Kânûn sont des mois solaires syriaques). Le jour de la pleine lune de Shawwal 279 est le 6 janvier 893. La syzygie eut lieu à 5 heures et 55 minutes de Temps Universel, et en effet, dans tout la Dâr al-Islâm, se levait le Verseau.
- Deuxième exemple : il faut substituer Mars à Saturne et Jupiter à Vénus, et on obtient la situation du ciel le 13 décembre 893.


[1]  Pline, Histoire naturelle, xvi, 104. « Texte

[2]  Pline, Op. cit., xvi, 106 ; Theophraste, Histoire des plantes, iii, 4, 4. « Texte

[3]  Pline, Histoire naturelle, xviii, 49 ; Theophraste, Histoire des plantes, viii, 1, 2. « Texte

[4]  Pline, Op. cit., iii, 16. « Texte

[5]  Cf. C. A. Nallino, Storia dell'astronomia presso gli Arabi nel Medio Evo, in: Raccolta di scritti editi e inediti, V, Roma, 1944, p.170-171. « Texte

[6]  J. Needham, Science and Civilization in China, Cambridge, 1959, III, p.252-259, suivi par S. Weinstock, Lunar Mansions and Early Calendars, The Journal of Hellenic Studies, 1949, n.69, p.48-69 ; cf. D. Pingree, Astronomy and Astrology in India and Iran, in Isis, 1963, n.54/2, p.230. « Texte

[7]  Cf. Papyri Graecae Magicae (K. Preisendanz) v, 370; vii, 759-788; xii, 253; xiii, 777 ; cf. H. Gundel, Weltbild und Astrologie in den griechischen Zauberpapyri, München, 1968, p.29-31. « Texte

[8]  D. Pingree, Astronomy and Astrology in India and Iran, in Isis, 1963, n.54/2, p.229-230. « Texte

[9]  H. Hunger & D. Pingree, Astral Sciences in Mesopotamia, Leiden, Boston & Köln, 1999, p.72. « Texte

[10]  D. Pingree, Op. cit., p.230-231; 240-241. « Texte

[11]  W.B. Henning, An Astronomical Chapter of the Bundahishn, Journal of the Royal Asiatic Society, 1942, p.242-243 ; A. Panaino, Tishtrya I: The Avestan Hymn to Sirius, Roma, 1990, p.87. Parmi les oeuvres pahlavi, deux textes présentent quelques références très claires aux nakshatras: Bundahishn II, 3 contient la liste des mansions écrite en écriture pazand (cf. W. Belardi, Studi Mithraici e Mazdei, Roma, 1977, p.121-135); Bundahishn V A,2 donne, à propos du thema mundi, le nom de deux mansions lunaires (cf. E.G. Raffaelli, Il tema del mondo e il tema di Gayômard nel Bundaishn, in: Giovanni Schiaparelli, Storico della Astronomia e uomo di cultura, Atti del seminario di studi organizzato dall'Istituto Italiano per l'Africa e l'Oriente e dall'Isatituto di Fisica generale applicata dell'Università degli Studi di Milano, Milano, 1999, p.187-193). « Texte

[12]  Ce texte, qui donne comme autorités les Indiens, les Persans et Dorothée de Sidon, nous est parvenu en arabe, byzantin et latin, cf. D. Pingree, The Indian and Pseudo-Indian Passages in Greek and Latin Astronomical and Astrological Texts, Viator, n.7, 1976, p.174-176. « Texte

[13]  Abû Ma'shar aurait écrit un Kitâb al-Ikhtyârât ' alâ manâzil al-qamar (Livre sur les choix d'après les mansions de la Lune), cf. Ibn al-Nadîm, Kitâb al-Fihrist (G. Flügel, p.277 ; B. Dodge, p.657) ; cf. F. Sezgin, Geschichte des arabischen Schriftums, VII: Astrologie, Meteorologie und Verwandtes, Leiden, 1979, p.149; 328. « Texte

[14]  Rasa'il, Cairo, 1928, IV, p.445 ; cf. Y. Marquet, La philosophie des Ikhwân al-Safâ' : de Dieu à l'homme, Lille, 1973, p.145-146. « Texte

[15]  'Abd al-Rahman al-Sufî, Description des étoiles fixes, éd. H.C.F.C. Schjellerup, St. Pétersbourg, 1874, p.35. « Texte

[16]  Cf. G. Ferrand, L'élément persan dans les textes nautiques arabes des XVè et XVIè siècles, Journal Asiatique, avril-juin 1924, p.193-257, surtout p.234-235. « Texte

[17]  L. de Saussure, Commentaire des Instructions nautiques de Ibn Mâjid et Sulaimân al-Mahrî, in: G. Ferrand, Introduction à l'astronomie nautique arabe, Paris, 1928, p.143-144. « Texte

[18]  Cf. à ce propos J. Samsó, Calendarios populares y tablas astronomicas, in: Estudios sobre historia de la ciencia árabe, editados por Juan Vernet, Barcelona, 1980, p.128 ; Idem, De nuevo sobre la traducción árabe de las "Phaseis" de Ptolomeo y la influencia clásica en los "Kutub al-anwâ' ", al-Andalus, n.41, 1976, p.477. « Texte

[19]  Cf. D.M. Varisco, The Origin of the anwâ' in Arab Tradition. On the distinction between science and folklore, Journal for the History of Arabic Science, n.9, 1991, p.78-79. « Texte

[20]  Cf. par ex. xxviii, 76 : Qarûn (= Core, Nombres, xxvi, 58) qui s'affaisserait sous le poids des clefs de ses trésors. « Texte

[21]  Cf. D.M. Varisco, Op. cit., p.69. « Texte

[22]  On peut lire une liste chez C.A. Nallino, Op. cit., p.188-191. « Texte

[23]  T. Fahd, La divination arabe. Études religieuses, sociologiques et folkloriques sur le milieu natif de l'Islam, Paris, 1987, p.413. Cf. la note de C.E. Sachau dans al-Bîrûnî, The Chronology of Ancient Nations, London, 1879, p.428: "Je suis amené à croire que naw' est un ancien mot arabe, dont l'usage devait être très fréquent dans les temps préislamiques et dont la signification n'était pas complètement et distinctement comprise par les Arabes de l'Islam. Par la suite, lorsque les calendriers grecs furent traduits en arabe, naw' fut employé pour traduire le terme epishmainei; et cela est montré par la comparaison du texte de Sinân avec Geminus, Ptolémée, Lydus." « Texte

[24]  Loc. cit. « Texte

[25]  Kitâb al-atâr al-bâqiya 'an al-qurûn al-khâliya, éd. E.C. Sachau, Chronologie orientalischer Völker von Albîrûnî, Leipzig, p.338; trad.: The Chronology of Ancient Nations, an English version of the Arabic Text of the Athâr-il-bâkiya of Albîrûnî, or "Vestiges of the Past", transl. by C.E. Sachau, London, 1879, p.337. « Texte

[26]  Kitâb al-anwâ', Hyderabad, 1956, p.30; 96. « Texte

[27]  E.W. Lane, An Arabic-English Lexicon, New Delhi, 1985, II, p.2861b. « Texte

[28]  LV, 6. « Texte

[29]  Ch. Pellat, Dictons rimés, anwâ' et mansions lunaires chez les Arabes, Arabica, n.3, 1955, p.18. « Texte

[30]  Cf. al-Bîrûnî, Kitâb al-atâr al-bâqiya 'an al-qurûn al-khâliya, cit., p.339 ; C.A. Nallino, Op. cit., p.184. Sur la signification de bârih, en tant que mauvais présage, opposé à sânih, cf. E.W. Lane, Op. cit., p.182. Sur le rapport avec les directions des vents et l'orientation de la ka'ba, cf. D.A. King, Astronomical Alignements in Medieval Islamic Religious Architecture, in: A.F. Aveni & G. Urton (eds.), Ethno-astronomy and Archaeo-astronomy in the American Tropics, New York, 1982, p.303-312. « Texte

[31]  D.M. Varisco, The Anwâ' Stars According to Abû Ishâq al-Zajjâj, Zeitschrift für Geschichte der Arabisch-Islamischen Wissenschaften, n.5, 1989, p.152-153. « Texte

[32]  Puisque le système des anwâ' ne repose que sur les seuls phénomènes qui se produisent lors du crépuscule matinal, les deux autres phases des Pléiades, le coucher et le lever vespéraux, ne sont pas pris en compte. « Texte

[33]  Ibn al-Bannâ' donne pour le début de l'été le 16 mai, deux jours après le naw' d'al-Iklîl, cf. H.J.P. Renaud, Le Calendrier d'Ibn al-Bannâ' de Marrakech (1256-1321 J.C.), Paris, 1948, p.41. « Texte

[34]  Cf. R. Dozy, Le Calendrier de Cordoue, (nouvelle édition par Ch. Pellat), Leiden, 1961, p.84; al-Zajjâj, apud D.S.M. Varisco, Op. cit., p.156. « Texte

[35]  Le Calendrier de Cordoue fixe au 13 novembre le naw' des Pléiades et au jour suivant le début de l'hiver, cf. R. Dozy, Op. cit., p.164 ; Ibn al-Bannâ' fixe au 16 novembre le début de l'hiver et au 13 du même mois le naw' des Pléiades, cf. H.P.J. Renaud, Op. cit., p.54-55. « Texte

[36]  Op. cit., p.33, n.1. « Texte

[37]  Le Calendrier de Cordoue, cit., p.56; cf. Ibn al Bannâ', Op. cit., p.36. « Texte

[38]  Le Calendrier de Cordoue, cit., p.140. « Texte

[39]  Phaseis, ed. J.L. Heiberg (Opera astronomica minora II), Lipsiae, 1907, p.23. « Texte

[40]  Phaseis, p.50. « Texte

[41]  Phaseis, p.12-13. « Texte

[42]  Phaseis, p.11-12. « Texte

[43]  Cf. J. Samsó, De nuevo sobre la traducción árabe de las "Pháseis" de Ptolomeo y la influencia clásica de los "Kutub al-anwâ' ", Al-Andalus, n.41, 1976, p.471-479. « Texte

[44]  J.H. Phillips, The Hippocratic Physician and astronomih, in: Formes de pensée dans la Collection Hippocratique, Actes du IVè Colloque international hippocratique (Lausanne, 21-26 Septembre 1981), Genève, 1983, p.427-434. « Texte

[45]  De signis, chap. 6-7, Hort, p.394. « Texte

[46]  Cf. Littré VI, p.598. Une liste des lieux du Corpus hippocraticum où l'on fait mention de ces repères est donnée par J.H. Phillips, Op. cit., p.428. « Texte

[47]  Les dates des repères sont données selon G.E.R. Lloyd, Hippocratic Writings, New York, 1968, p.65-66. A côté de la durée inégale de ces périodes, l'antiquité nous a transmis d'autres répartitions plus homogènes, par exemple celle de Pline, Histoire naturelle, XVIII, 222, (qui substitue l'apparition d'Arcturus au souffle du Favonius et le lever de Sirius au coucher de la Lyre) dont les nombres de succession sont 46-45-45-48-43-46-44-44 ; cf. aussi Varro, De re rustica I, 28, 2 (une seule substitution : le souffle du Favonius). « Texte

[48]  De diebus decretoriis III, 7; Kühn IX, p.915. « Texte

[49]  Al-Âthar al-bâqiya, cit., p.326; trad.: p.322. « Texte

[50]  Astrorum iudices Alkindus Gaphar de pluvijs imbribus et ventis ac aeris mutatione, Venetiis, 1507, cc. a5r. Cette division en huit parties trouve son emploi même dans la section généthlialogique de l'astrologie du Moyen Age, cf. G. Bonati, Decem continens tractatus astronomie, IX, 2 (De septima domo, cap. 4), Auguste Vindelicorum, 1491, cc. EE6vb. « Texte

[51]  Cf. L. Gauthier, Les antécédents gréco-arabes de la psychophysique, Beyrouth, 1938, p.7-11; 37-43. « Texte

[52]  Cf. Almansoris iudicia seu propositiones. Incipiunt capitula stellarum oblata Regi magno Saracenorum ab Almansore astrologo et a Platone Tiburtino translata, dans: Liber quadripartiti Ptholemei, id est quatuor tractatuum; in radicanti discretione per stellas de futuris et in hoc mundo constructionis et destructionis contingentibus cum commento Haly Heben Rodan, Venetiis, 1493, cc. 121v (verbum 117). Il s'agit d'un recueil d'aphorismes dédié au calife fatimide al-Hâkim bi-Amrillâh Abû 'Alî al-Mansûr (386/996-411/1021) par l'astrologue juif al-Isrâ' îlî, cf. F. Sezgin, Op. cit., VII, p.175-176 ; J.Cl. Vadet, Les aphorismes latins d'Almansor, essai d'interprétationn, Annales Islamologiques, n.5, 1963, p.31-130. Sur une répartition analogue du jour et de la nuit en huit triades horaires, cf. A. Delatte, Études sur la littérature pythagoricienne, Paris, 1915, p.185. « Texte

[53]  Cf. H.R.P. Dickinson, The Arab of Desert, London, 1951, p.256. C. Bailey (in Bedouin Star-lore in Sinai and the Negev, Bulletin of the School of Oriental and African Studies, n.37, 1974, p.588) pense que le mot turayyâ vient de tarâ, "moisture in the ground", c'est-à-dire que Turayyâ est l'astérisme qui donne tarâ au terrain. « Texte

[54]  Kitâb al-tanbîh wa-'l-isrâf, éd. J. De Goeje, Leiden, 1894, p.16; trad. franç. B. Carra de Vaux: Maçoudi, Le livre de l'avertissement et de la révision, Paris, 196, p.24. Cette saison était aussi appelée wasm al-turayyâ, "l'empreinte des Pléiades", cf. C. Bailey, Op. cit., p.585. « Texte

[55]  Al-Âthar al-bâqiya, Cit., p.245; dans la traduction anglaise, il y a "Cancer" au lieu de "Scorpion", Op. cit., p.234. « Texte

[56]  Epistola Mashallah in pluviis et ventis, Catalogus Codicum Astrologorum Graecorum (CCAG) XII, p.215. Le texte latin, étant très corrompu, j'ai proposé quelques corrections. De son côté, le texte arabe, publié par G. Levi della Vida, Appunti e quesiti di storia letteraria araba, 6. Un opuscolo astrologico di Mâshâ' allâh, Rivista degli studi orientali, n.14, 1934, p.270-281, ne montre pas de correspondance exacte avec le texte latin et les derniers chapitres ont été traduits en latin dans le Liber novem iudicum in iudicijs astrorum, Venetiis, 1508, cc. 94r-v., sous le nom de Dorothée. De plus, le texte arabe de Mâshâ' allâh ne fait pas mention du XXè degré du Scorpion, mais commence de la façon suivante: "Si tu veux connaître l'abondance ou la pénurie de la pluie et si tu veux savoir s'il y aura beaucoup de pluie au début ou à la fin de l'année, observe quand le Soleil entre dans le Scorpion (dakhalat ash-shams al-'aqrab) et observe alors Vénus...", G. Levi Della Vida, Op. cit., p.275. « Texte

[57]  Peri; brocwn kai astrapwn kai anombria$: skopei ote eisercetai o hlio$ kata ta$ k moira$ tou skorpiou kai en lepton kai sthson ton wroskopon kata thn authn wran kai ta$ epoca$ twn asterwn kai blepe thn afrodithn kai ton dia kai ton ermhn, kai ei men eureqwsin upaugoi h ecousin ewan dusin h sthrizousin h upopodismenoi eisi, dhloi ugrothta tou aero$ kai ombron, ei de eisin anatolikh$ fasew$ h orqokinhtoi h tacukintoi dhlousin anombrian kai xhrothta tou aero$ (...). Ce texte apparaît aussi dans d'autres manuscrits: Parisinus gr. 2424 fo. 68r, Parisinus gr. 2506 fo. 60r, Marcianus gr. 334 fo. 84, Taurinensis C, VII, 10, fo. 67r. « Texte

[58]  Cf. par exemple: Hephaestio Thebanus, Apotelesmatica, ed. D. Pingree, Leipzig, 1973, I, p.66 sq. « Texte

[59]  Cf. Liber novem iudicum in iudicijs astrorum, Venetiis, 1508: cc. 91b: (de pluvia et fulguris et tonitruis et vento: Aomar): Sol igitur in 10 (sic!) scorpionis gradu et etiam punctum...; 92a: (Item de hora pluvia): Cum scilicet Sol vigesimum scorpij gradum et punctum ingreditur summa consideratione indiget...; 94b: (de pluvijs Jergis): Sole item 18.m Scorpij gradum oberrante...; Omar de nativitatibus et interrogationibus... per Lucam Gauricum..., Venetiis, 1524, cc. 17a (de qualitate temporis et aere mutatione): Si volueris scire de qualitate temporis totius anni aspice quando sol intrat primum minutum 20 gradus Scorpionis...; Preclarissimus liber completus in iudicjs astrorum quem edidit Albohazen Haly filius Abenragel..., Venetiis, 1523 (VIII, 27) cc. 82rb: De pluvijs et tonitruis et coruscationibus et ventis. Scies hoc ab introitu solis in 20. Gradum et minutum unum scorpionis, unde apta ascendens et angulos et planetas hora illa...; ibid. (VIII, 30), cc. 82rb: In sciendo tempora in quibus speratur quod pluat. Aspice significatorem pluvie et si eum inveneris intrantem in aliquod angulorum ab ascendente in hora quam tibi dixi ut aptare deberes pro sciendo pluvias, et est ab introitu solis in vigesimum gradum et unum minutum scorpionis...; Firmin de Beauval, Opusculum repertorii pronosticon in mutationes aeris tam via astrologica quam metheorologica..., Venetiis, 1485, cc. 23r, 31r; John of Eshenden, Summa astrologiae iudicialis de accidentibus mundi quae anglicana vulgo nuncupatur, Venetiis, 1489, cc. 60vb, 87vb, 103va, 105rb, 105va, 109va; Astrorum iudices Alkindus, Gaphar de pluvijs imbribus et ventis: ac aeris mutatione, Venetiis, 1507, cap. VI, cc. b2r: Et cum fuerit sol in 20 gradu scorpionis, considera applicationem Lune cum planetis; cap. VIII, cc. b3v: Generatio autem pluviarum, tonitruum, fulgurum et ventorum et multitudinis et paucitatis vide in huiusmodi ab introitu solis in 20 gradu scorpionis. Dirige ascendens ad horam illam et angulos suos et planetas; et à suivre: Liber Gaphar de mutatione temporis, cc. c2v; c3v, c4r; Ce traité a été identifié par Nallino (Op. cit., p.179-180) au Kitâb al-amtar wa ar-riyâh wa taghayyur al-ahwiyah d'Abû Ma' shar, mais cf. au contraire D. Pingree, in Dictionnary of Scientific Biographies, I, p.38 et F.J. Carmody, Arabic Astronomical and Astrological Sciences in Latin Translation. A Critical Bibliography, Berkeley-Los Angeles, 1956, p.85: "Association with Abû Ma' shar is entirely arbitrary. « Texte

[60]  Cf. G. Bonati, Tractatus de ymbribus et de aeris mutationibus, in: Op. cit., cc. HH3r. « Texte

[61]  La traduction en hébreu du traité d'al-Kindî fut publiée par M. Steinschneider, Über die Mondstationen (Naxatra), und das Buch Arcandam, ZDMG, n. 18, 1864, p.157-160; 181-185. Ici les mansions lunaires sont 27 et reflètent donc la division indienne plus récente. « Texte

[62]  Liber coniunctionum planetarum et revolutionum annorum mundi qui dicitur de mundo vel seculo, dans: Abrahe Avenaris iudei Astrologi peritissimi in re iudiciali opera: ab excellentissimo Philosopho Petro de Abano post accuratam castigationem in latinum traducta, Venetiis, 1507, cc. 84r. « Texte

[63]  E. Griffini, Intorno alle stazioni lunari nell'astronomia degli Arabi, Rivista degli studi orientali, n.1, 1908, p.423-438. « Texte

[64]  Astrorum iudices Alkindus, Gaphar de pluvijs... cit., cc. lv : "Amplius mansiones quedam humoris, quedam siccitatis, alie vero equalitatis utrinque participant. Que quidem occasio ex natura stelle in ea consitute mansione." « Texte

[65]  Epitome totius astrologiae, conscripta a Ioanne Hispalensi Hispano Astrologo celeberrimo, ante annos quadringentos, ac nunc primum in lucem edita. Cum praefatione Ioachimi Helleri Leucopetraei, contra Astrologiae adversarios, Norimbergae, 1548, cc. H2r. « Texte

[66]  Cf. Tractatus preclarissimus in iudicijs astrorum de mutationibus aeris caeterisque accidentibus singulis anni evenientibus iuxta priscorum sapientum sententias per Magistrum Joannem Hlogoviensem perquam utilissime ordinatus atque noviter bene revisus, Cracovie, 1514, cc. 12v (differentia 54 et ultima de regulis specialibus mutationis aure ex diversis sententijs et libris astrologorum collecte: ut Aaliabenragel, Perscrutatoris, Yafar, Indi, Ioannis Hispalensis et aliorum): "Cum Sol intrat 20. Gradum Scorpionis dicunt plurimi astrologi pluviam et aeris humiditatem presignat: hoc tamen non universaliter verum ut experientia docet existi. « Texte

[67]  Aphorismorum Astronomicarum segmenta septem, dans: Hyeronimi Cardani... Opera Omnia, V, Lugduni (Lyon), 1663, p.77 (VII, 57): "Mansiones Lunae ne inspicias, est enim Lunae vis a loco suo, a loco in signifero, a lumine, planetis ac fixis." « Texte




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Giuseppe Bezza: Du Calendrier naturel à l'Astrologie
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