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Le système solaire
Qu'est-ce qu'une planète en astrologie ?
par Patrice Guinard

1. Le Système Solaire
2. Qu'est-ce qu'une planète ?
3. Données orbitales et physiques des principaux corps du système solaire
4. Qu'est-ce qu'un opérateur astrologique ? : Le statut de Pluton
5. Unité et Harmonies du système solaire
6. Quels opérateurs cycliques en astrologie ?

Le Planétaire (L'Énergie et les Planètes II)
Planètes, Couleurs et Métaux (L'Énergie et les Planètes III)
Décades philosophales (L'Énergie et les Planètes IV)



Ce texte peut être considéré comme inédit, puisque le chapitre correspondant de ma thèse (1993), le 25e, ne totalise que 2 pages. Il tente de répondre à la question suivante : Pourquoi choisir tel "opérateur planétaire" plutôt que tel autre ? En février 2010, suite à la découverte de nouveaux planétoïdes entre 2002 et 2007 (Quaoar, Sedna, Haumea, Orcus, MakeMake, Eris, et 2007-OR10), j'entamais une nouvelle réflexion sur Pluton, Cérès, puis Chiron, faisant l'objet d'un texte séparé, "Quels opérateurs cycliques en astrologie ?", désormais joint à cette page.



1. LE SYSTÈME SOLAIRE

"La vérité du ciel, ce sont ces étoiles dételées de leurs constellations et le sillonnant en chevaux échappés."(Jean Giraudoux : Sodome et Gomorrhe)

Le système solaire se compose du Soleil (qui représente 99.8% de la masse totale), d'un ensemble de planètes, dotées de satellites (sauf Mercure et Vénus), tournant toutes dans la même direction autour du Soleil, lequel occupe l'un des foyers de leurs orbites elliptiques, quasi circulaires (notamment Vénus et Neptune), de probablement quelques centaines de milliers d'astéroïdes dont les orbites se situent en majorité entre celles de Mars et de Jupiter, de comètes aux orbites très excentriques, de météorites, de planétoïdes découverts depuis 1992, et de matière interplanétaire (gaz, particules, poussière microscopique). Kepler a mis en évidence les 3 lois auxquelles obéissent les mouvements orbitaux des planètes. D'un point de vue géocentrique, le Soleil semble parcourir un cercle nommé écliptique. Les orbites planétaires, y compris celle de la Lune, ont une inclinaison orbitale relativement faible par rapport au plan de l'écliptique : les inclinaisons orbitales maximales étant celles de Pluton (17° 15), de Mercure (7°), de la Lune (5° 15), et de Vénus (3° 39).

Plotin développe dans son traité Des difficultés relatives à l'âme l'idée stoïcienne d'un univers-animal, "un tout sympathique à lui-même". [1] Les "influences" des astres se justifieraient par l'harmonie et la sympathie existant entre les diverses parties de l'univers : "Nous n'attribuerons donc ni à des causes corporelles ni à une décision volontaire les influences célestes qui s'exercent sur nous et sur les autres animaux et en général sur les choses de la terre. Quelle cause reste donc, qui soit admissible ? Cet univers est un animal unique qui contient en lui tous les animaux ; il a une âme unique qui va dans toutes ses parties, dans la mesure où les êtres qui sont en lui sont ses parties." [2]

L'unité du système solaire est un postulat nécessaire à toute efficience planétaire : en effet Kepler précise que c'est le système solaire qui forme ce tout organique, marquant une clôture par rapport aux autres corps sidéraux. Le système solaire serait un ensemble globalement stable, une sorte d'écosystème au sein de la Galaxie, un milieu d'intégration privilégié pour le vivant. Le philosophe Henri Bergson note en 1907 que le système solaire est probablement le "système le plus objectivement isolé et le plus indépendant de tous". [3] En effet, s'il existe des incidences astrales différenciées dont les planètes sont les opérateurs physiques, il faut que ces planètes constituent une totalité, et que la différenciation soit en rapport avec certains critères physiques. Ptolémée et ses prédécesseurs ont cherché à justifier ces différences par de supposées qualités élémentales des planètes (chaleur, humidité). On sait l'échec de cette tentative de rationalisation.

L'astronome britannique William Herschel (1738-1822) découvre Uranus le 13 mars 1781 et décide de la nommer Georgium Sidus, en l'honneur du roi George III. Puis elle fut nommée Herschel dès 1781. Dans son Systême de Copernic ou Abrégé de l'astronomie (Paris, 1783), tableau dédié et présenté à Monseigneur le Dauphin par un certain Papillon de La Ferté, la "planète de Herschel" est symbolisée par un dauphin car "Cette Planète a été découverte quelques mois, avant la naissance de Monseigneur le Dauphin". L'astronome prussien Johann Bode (1747-1826) suggère finalement de la nommer Uranus, d'après le dieu grec du ciel Ouranos. Le nom d'Uranus apparaît dans le titre de nombreux traités astrologiques, bien avant la découverte de la planète. [4]

L'anglais John Couch Adams (1819-1892) et le français Urbain Le Verrier (1811-1877) supposent l'existence d'une nouvelle planète au-delà d'Uranus et calculent sa position hypothétique à partir de 1845. Elle est effectivement repérée par l'astronome allemand Johann Galle (1812-1910) et par son assistant Heinrich d'Arrest, de l'observatoire de Berlin, le soir du 23 septembre 1846 à partir des calculs de Le Verrier. Galle propose le nom de Neptune. Toutefois Neptune aurait été repérée dès le mois d'août 1846 au télescope de l'observatoire de Northumberland par l'astronome anglais James Challis.

L'existence d'une planète trans-neptunienne est évoquée dès 1879 par Camille Flammarion (1842-1925) et par d'autres astronomes. [5] Clyde Tombaugh (1906-1997), de l'observatoire Lowell (Flagstaff, Arizona), découvre Pluton le 18 février 1930, à partir des calculs effectués en 1915 par Percival Lowell (1855-1916) et des clichés photographiques qu'il prend les 23 et 29 janvier 1930. Le nom de Pluton (qui reproduit les initiales de Percival Lowell) a été proposé par une écolière anglaise de 11 ans.

Quelques coïncidences temporelles peuvent nourrir la réflexion. La planète Uranus a été découverte par un astronome réputé. La découverte de Neptune est entourée d'un halo de circonstances mal éclaircies, et celle de Pluton est le fait d'un astronome autodidacte. En 1781 l'uranien Kant publie sa Critique de la raison pure, en 1848 le neptunien Marx publie son Manifeste du parti communiste, et en 1929 le plutonien Heidegger son traité Qu'est-ce que la métaphysique ? Enfin ces événements politiques, économiques et sociaux, fort connus, qui semblent s'accorder avec la nature de la planète concernée : l'indépendance des Etats-Unis en 1776 et la Déclaration française des Droits de l'Homme en 1789 (Uranus), les mouvements révolutionnaires de 1848 en Europe et la révolte des T'ai-p'ing "chrétiens-taoïstes" en Chine à partir de 1850 (Neptune), la crise économique aux Etats-Unis puis en Europe (1929-1930) et l'avènement de Hitler au pouvoir en 1933 (Pluton).



2. QU'EST-CE QU'UNE PLANÈTE ?

Parmi les "opérateurs astrologiques", c'est-à-dire les facteurs astrologiquement signifiants (planètes, maisons, signes zodiacaux...), il existe une catégorie qui se rapporte spécifiquement à la causalité, à l'énergie, qu'on pourrait appeler les opérateurs physiques ou astronomiques. Ce sont des corps physiques, tangibles, existants, qui influencent la psychè en vertu d'une intégration organique de leurs cycles. Sur le cercle zodiacal, ils sont figurés par des points. Parmi les 4 catégories de corps usuellement pris en compte par l'astrologue, les objets imaginaires (planètes hypothétiques), les points fictifs et arithmétiques (parts, noeuds, mi-points), les corps physiques non significatifs, et les planètes, seule la dernière catégorie répond à la définition précédente. Quand on demande à l'astrologue pourquoi il utilise tel facteur plutôt que tel autre, et aussi pourquoi il positionne ce facteur par projection sur l'écliptique, le plus souvent il répondra : "parce que ÇA marche".

A- Les objets imaginaires

Ce sont les astronomes qui, dans la seconde moitié du XIXe siècle, ont supposé l'existence de planètes et de satellites hypothétiques afin de combler les interrogations soulevées par l'état des connaissances astronomiques : notamment d'une planète infra-mercurienne, nommée Vulcain, et d'un satellite invisible de la Terre, Lilith, desquels la réalité n'a jamais pu être démontrée, et aussi d'une planète trans-neptunienne. [6] La vogue des planètes hypothétiques s'est accélérée dans les milieux astrologiques au siècle suivant. Ce fut l'occasion pour les astrologues de combler leurs échecs : l'affirmation de planètes nouvelles (une cinquantaine à ce jour), invisibles, à découvrir, palliait l'incapacité à interpréter un thème avec les seules planètes connues. En outre, la tentation d'un modèle congruant des Maîtrises et des Domiciles (12 signes / 12 planètes), a été un facteur fondamental dans la pratique des planètes hypothétiques chez les astrologues et les penseurs hermétistes.

En 1881, le curé Vassart suppose l'existence de 3 trans-neptuniennes (Michel, Gabriel et Raphaël) dont il donne la période et la position pour le 1er janvier 1850. [7] A partir des années 70 du XIXe siècle, l'existence d'une planète trans-neptunienne X est largement débattue dans les milieux astronomiques. Les astrologues et hermétistes ne feront que s'adapter aux recherches en cours. L'abbé hermétiste Paul Lacuria (1806-1890), dans un manuscrit inédit [8] , affirme l'existence de Pluton, qui sera découverte un demi-siècle plus tard : "La progression des planètes est aussi régulière en grosseur qu'en éloignement. Cette progression monte de Mercure jusqu'à Uranus, puis décroît dans Neptune et dans Pluton qu'on découvrira plus tard et qui est plus éloigné et plus petit que Neptune." [9] En 1897, l'astrologue franc-maçon Charles Nicoullaud (1854-1923), alias Fomalhaut, confirme cette vision : "La planète au-delà de Neptune existe, elle se nomme Pluton." [10] Fomalhaut présente une théorie duodécimale des Domiciles, avec Pluton en Bélier, Vulcain en Gémeaux, et Junon, une planète détruite lors d'une catastrophe sidérale et dont les astéroïdes seraient les débris, en Balance.

En 1917 l'astrologue C. Libra popularise sur le continent la planète mythique Vulcain [11] , et une année plus tard, Walter Old (1864-1929), alias Sepharial, impose Lilith, le second satellite terrestre, au milieu astrologique britannique. [12] A partir du milieu des années 20, les astrologues ne se contentent plus de spéculer sur des découvertes astronomiques aléatoires, ils inventent leurs propres planètes. Les plus célèbres de ces corps hypothétiques restent les trans-neptuniennes de l'école de Hamburg, qui continuent à être utilisées, malgré la déconfiture d'Alfred Witte (1878-1941), qui s'est montré incapable de mentionner Pluton, découverte deux années après la publication de son ouvrage. [13] Aux 4 trans-neptuniennes de Witte (Cupido, Hades, Zeus et Kronos) s'ajoutent celles de son élève Friedrich Sieggrün (1877-1951) : Apollo, Admetos, Vulkanus et Poseidon. [14] On connaît par des éphémérides la position de ces huit trans-neptuniennes dont les révolutions sidérales varient entre 262.5 ans pour Cupido et 740 ans pour Poseidon.

En 1930 le rosicrucien écossais Maurice Wemyss annonce l'existence de 3 transplutoniennes (Didon, Hercule et une autre "Pluton"), et en 1935 celle de la planète Jason, située entre Saturne et Uranus. [15] Ernest Britt confirme l'existence de 2 transplutoniennes [16] , avant que la vogue de Proserpine à la fin des années 30 et dans les années 40 (Maurice Privat, Dom Néroman, Léon Lasson...) ne s'empare de l'astrologie française. [17] Dans les années 50, le hollandais Theodor Ram invente 3 nouvelles planètes (Persephone, Hermes et Demeter), et en 1972 Charles Jayne offre à l'astrologie américaine ses 7 transplutoniennes : Pan, Isis, Hermes, Osiris, Midas, Lion, et Moraya [18], et certains astrologues russes utilisent les quatre transplutoniennes: Isis, Proserpine, Anubis et Osiris...

En prenant en compte ces corps imaginaires, l'astrologue se débarrasse des garde-fous astronomiques, sans pour autant accroître la richesse sémantique du clavier planétaire : en effet les significations données à ces corps hypothétiques restent très proches de celles concernant les planètes connues. Ces ajouts superfétatoires, loin d'enrichir le clavier planétaire, le conduisent à la confusion. En outre, je ne crois pas que l'astrologue soit un voyant. S'il l'était il n'aurait que faire de l'astrologie.
 

B- Les points fictifs et arithmétiques

Ces facteurs n'existent pas physiquement : ce sont des points arithmétiques, déterminés par le calcul.
Plus généralement, la multiplication des points sensibles et des points d'énergie imaginaires marque l'échec de l'interprétation moderne dans sa tentative de coller à l'événementiel. Comme le souligne Geoffrey Dean, cette pléthore de facteurs conduit l'astrologie à l'absurde, et fait imploser les indications données par le thème natal : "Le problème peut être illustré par un thème comprenant tous les facteurs proposés et testés par les astrologues de quelque réputation, c'est-à-dire 3 angles [AS, MC et Vertex], 10 planètes, 4 astéroïdes, 30 planètes hypothétiques, et leurs noeuds et parts correspondants (soit un total de plus de 120 facteurs), en relation au moyen de 8 aspects majeurs avec un orbe de 8 degrés, de 40 autres aspects plus les antisces et contre-antisces avec un orbe moyen de 2 degrés, de 2 parallèles de déclinaison avec un orbe de 1°, et de 8 mi-points d'un orbe de 1.5°. (...) Le "super-thème" [super-chart] contiendrait en moyenne plus de 6000 aspects, plus de 50.000 mi-points, et près de 1.5 million d'aspects entre mi-points." [29]


The SUPER-CHART, Le super-thème

Note: J'invoque l'indulgence de mes lecteurs: pour ne pas surcharger le thème et le rendre plus lisible, je n'ai pris en considération que cinq aspects et j'ai délaissé les mi-points.

Cette diarrhée fait la jubilation des anti-astrologues, comme elle est la consolation des incapables. Aucun praticien ne dresse ce "super-thème", mais ils sont une majorité à utiliser en plus d'une dizaine de planètes, quelques uns de ces points arithmétiques. La mathématisation irrationnelle du thème, (alors qu'aucun consensus ne se dégage sur la réflexion qui serait à mener sur la représentation même du thème, et notamment sur la possibilité de projection des astres sur l'écliptique et la compatibilité du zodiaque avec le "cercle" des Maisons), mène l'astrologie moderne dans l'impasse, débridée des impératifs astronomiques et d'un souci de cohérence qui garderait à l'esprit que tout modèle doit se rattacher à une certaine vraisemblance d'ordre physique. L'astrologue ne ressent plus l'impressional, il mathématise l'astrologique. Comme si le thème, limité à quelques facteurs, n'était pas déjà d'une complexité extrême.

La tendance inverse, celle des partisans d'une prétendue "astrologie traditionnelle", est de se limiter au Septénaire, c'est-à-dire aux seules 7 planètes connues des Anciens. L'astrologie serait un savoir circonscrit, et les astrologues contemporains devraient s'astreindre à n'utiliser que les quelques recettes prétendument éprouvées, imaginées par leurs aînés. Cette conception, qui s'en tient au Modèle, sans essayer d'interroger la Matrice et les Structures sous-jacentes, reste souvent ignorante des variations historiques qui ont affecté le Modèle supposé, de ses déformations lors de sa transmission inter-culturelle, et des nombreuses variations qui l'ont affecté au cours de son histoire.

La démarche adéquate consisterait à s'interroger sur l'origine et les raisons qui ont incité les astrologues, à une époque donnée, à introduire au sein de leur conception, tel ou tel élément, tel ou tel pan de la théorie. Un bon exemple est la théorie des Maîtrises, acceptée par Ptolémée, et à laquelle il ne donne qu'une justification spécieuse. Si l'astrologie Grecque a réussi à trouver un certain équilibre avec les éléments qui étaient à sa disposition, il ne s'en suit pas que cet équilibre soit, pour nous, satisfaisant. La découverte, et l'introduction des planètes trans-saturniennes, réclame une nouvelle organisation du Planétaire, des Maîtrises, et des relations inter-planétaires.

Une troisième tendance consiste à "tester" les opérateurs planétaires par la statistique. Ces études, qui se sont multipliées depuis celles "des Gauquelin", ne sont pas parvenues à imposer un consensus parmi les astrologues. Il n'existe aucune explication physique qui justifierait l'efficience de 4 ou 5 planètes au détriment des autres, et même "l'effet Mars", le moins contestable, serait pour Geoffrey Dean le résultat d'une accoutumance culturelle. En outre, quels que soient le résultat et le "succès" de ces études statistiques, les astrologues n'en tiennent pas compte, et je n'en connais pas qui ait mis en place une astrologie exclusivement "martienne" sous prétexte que l'astro-statistique n'aurait validé l'efficience que de cette seule planète. Et ils ont raison, car l'enquête statistique, si elle peut offrir quelques éléments de réflexion, ne saurait légitimer un savoir qui relève d'une autre logique que celle du factuel, seul niveau apparemment accessible à l'astro-statistique. En outre, et à supposer qu'elle puisse trouver les moyens d'interroger les pratiques astrologiques avec pertinence, c'est-à-dire qu'elle parvienne à adapter ses techniques à la dimension matricielle du savoir astrologique, ses indications ne dispensent pas d'une recherche d'ordre bio-physique sur la possibilité du fonctionnement des opérateurs astrologiques.

Je préconise que non seulement l'astrologue se limite à quelques facteurs essentiels qu'il conviendra de cerner, mais encore qu'il concentre son interprétation sur le noyau essentiel du thème, compte tenu d'une méthode de valorisation adéquate. Ce qui signifie que, non seulement, les corps imaginaires et arithmétiques sont à jeter aux orties, mais aussi qu'un certain nombre de planètes n'ont strictement aucune "influence" dans certains thèmes. C'est aussi toute une conception inadéquate des "symboles" qu'il convient de questionner. Vénus n'est pas le "symbole de l'amour". Un saturnien-mercurien par exemple perçoit le monde extérieur à travers une coloration saturno-mercurienne, et agira selon les incitations qui lui viendront de cette dominante. Autrement dit, il vivra ses relations sociales, et aussi ses relations amoureuses, en tant que saturnien-mercurien.
 

C- Les corps physiques non significatifs

Ce sont d'abord les corps physiques hors écliptique : étoiles fixes, constellations extra-zodiacales, et comètes. Ces corps, en raison de leur éloignement au cercle écliptique, sont peu utilisés dans l'astrologie moderne, à l'exception de Chiron, saluée par certains astrologues comme la 11è planète lors de sa découverte en 1977, puis rattachée au groupe des astéroïdes, avant d'être requalifiée comme comète par les astronomes.

Les comètes sont des corps de glace, aux orbites très elliptiques. Il en existerait plus d'un milliard. Leur forte excentricité les positionne à leur aphélie, pour la plupart, au-delà de l'orbite de Pluton. On connaît leur importance dans la première astrologie mésopotamienne. Certaines sections de la Série ENÛMA ANU ENLIL EA, comme la 13è et dernière du traité babylonien MUL.APIN [30] qui s'en inspire, contiennent des présages astro-météorologiques d'après les comètes et constellations stellaires. On sait aussi l'importance politique des prédictions qu'elles nourrissent. [31] Les adversaires de l'astrologie y puiseront une inépuisable matière à critique, par exemple l'astronome Pierre Petit [32] et le philosophe Pierre Bayle qui s'en inspire. [33]

Une seconde sous-catégorie comprend les corps physiques à cycles non significatifs : les satellites planétaires et une centaine d'étoiles fixes à forte magnitude. [34] Ces corps, bien que situés dans la zone écliptique n'ont pas de mouvement individuel significatif par rapport à la Terre : les étoiles restent tributaires du cycle journalier, et les satellites planétaires ne se distinguent pas de leur centre de révolution, vu de la Terre. Ces corps ne sont pas suffisamment discriminés : les étoiles fixes épousent le cycle précessionnel, d'une durée cent fois supérieure à celle du cycle de Pluton, et le cycle des satellites planétaires (dont les 4 principaux satellites de Jupiter, découverts par Galilée en 1610) se confond, d'un point de vue géocentrique, à celui de leur foyer orbital. Il n'y a donc pas lieu d'en tenir compte, même si, là encore, les astrologues du passé [35] utilisaient les étoiles dans la prédiction astro-météorologique, peut-être moins comme opérateur influent, que comme cadre et repère astrométrique. L'astronome Géminos de Rhodes le souligne avec force : "On suppose généralement que cette étoile [Sirius] possède une force propre et cause les intenses chaleurs concomitantes à son lever héliaque. Or ce n'est pas ainsi que les choses se passent. Seulement, comme cette étoile se lève au moment le plus brûlant de l'année, on a pris ce lever comme signe d'une intensification de la chaleur." [36]

Une troisième sous-catégorie comprend les petits objets physiques : essentiellement les astéroïdes et les planétoïdes récemment découverts. Les astéroïdes sont des corps rocheux, denses, aux dimensions réduites, dont l'orbite se situe, pour la plupart, entre celles de Mars et de Jupiter. Il s'agirait d'une planète qui aurait explosé, ou à l'inverse qui n'aurait pu se condenser. Les quatre premiers astéroïdes connus, assez fréquemment utilisés en astrologie, ont été découverts entre 1801 et 1807. [37] Un astronome amateur, l'allemand K. Hencke, découvre Astrée puis Hébé, quarante ans plus tard. On peut estimer qu'il existe au moins autant d'astéroïdes que de patronymes en usage en France, si bien que chaque "famille" pourrait s'en attribuer un. La question de savoir si ces corps, ainsi que les minuscules planétoïdes, doivent être retenus comme opérateurs astrologiques, est traitée ci-après.



3. DONNÉES ORBITALES ET PHYSIQUES DES PRINCIPAUX CORPS DU SYSTÈME SOLAIRE

Pour chaque planète est mentionnée la RÉVOLUTION SIDÉRALE (en jours), l'INCLINAISON orbitale sur l'écliptique (en degrés), l'EXCENTRICITÉ de l'orbite, la période sidérale de ROTATION ÉQUATORIALE en jours (en négatif si la rotation est rétrograde), la MAGNITUDE visible (corps en opposition à la terre), la DISTANCE au Soleil (ou pour les satellites au centre planétaire, en milliers de km), le RAYON (en km) et la MASSE (en kg). Les données concernant les astéroïdes proviennent de différentes sources ; celles concernant les planètes et leurs principaux satellites proviennent de Calvin J. Hamilton (1997-1999), aux pages data1.htm et data2.htm de l'URL http://planetscapes.com/solar/eng/.

Nom Révol. sidérale Inclin. Excen. Rot. équ. Magnitude Distance Rayon (km)
Masse (kg)
SOLEIL 25-36 -26.8 695000 1.989e+30
MERCURE 87.969 7.004 0.2056 58.6462 -1.9 57910 2439.7 3.303e+23
VÉNUS 224.701 3.394 0.0068 -243.0187 -4.4 108200 6051.8 4.869e+24
TERRE 365.256 0.000 0.0167 0.99727 - 149600 6378.14 5.976e+24
LUNE 27.32166 5.1454 0.05 27.32166 -12.74 384.4 1737.4 7.349e+22
MARS 686.98 1.850 0.0934 1.025957 -2.01 227940 3397.2 6.421e+23
CÉRÈS 1681 10.6 0.079

413900 466 1.17e21
Pallas 1684 34.8 0.235

414500 261 2.18e20
Junon 1594 13
0.256

399400 123
Vesta 1325 7.1
0.088

353400 263
2.38e20
JUPITER 4332.71 1.308 0.0483 0.41354 -2.70 778330 71492 1.9e+27
Io 1.769138 0.040 0.004 1.769138 5.02 421.60 1815 8.94e+22
Europe 3.551181 0.470 0.009 3.551181 5.29 670.90 1569 4.8e+22
Ganymède 7.154553 0.195 0.002 7.154553 4.61 1070 2631 1.48e+23
Callisto 16.68902 0.281 0.007 16.68902 5.65 1883 2403 1.08e+23
SATURNE 10759.5 2.488 0.056 0.44401 0.67 1429400 60268 5.688e+26
Dioné 2.736915 0.02 0.0022 2.736915 10.4 377.4 560 1.05e+21
Rhéa 4.517500 0.35 0.001 4.517500 9.7 527.04 765 2.49e+21
Titan 15.94542 0.33 0.0292 15.94542 8.28 1221.85 2575 1.35e+23
Japet 79.33018 14.72 0.0283 79.33018 11 3561.3 730 1.88e+21
CHIRON 18402 6.93 0.38 2051900 85
URANUS 30685 0.774 0.0461 -0.71833 5.52 2870990 25559 8.686e+25
Ariel 2.520379 0.31 0.0034 2.520379 14.16 191.24 578.9 1.27e+21
Umbriel 4.144177 0.36 0.005 4.144177 14.81 265.97 584.7 1.27e+21
Titania 8.705872 0.14 0.0022 8.705872 13.73 435.84 788.9 3.49e+21
Obéron 13.46324 0.10 0.0008 13.46324 13.94 582.60 761.4 3.03e+21
NEPTUNE 60190 1.774 0.0097 0.67125 7.84 4504300 24746 1.024e+26
Triton -5.87685 157.35 0.000 -5.87685 13.47 354.80 1350 2.14e+22
PLUTON 90800 17.148 0.2482 -6.3872 15.12 5913520 1137 1.27e+22
Charon 6.38725 98.80 0.000 6.38725 16.8 19.64 586 1.90e+21


Les quelques remarques qui suivent, relatives aux caractéristiques physiques et orbitales des planètes, ont pour but de montrer quelques ressemblances qui peuvent être faites entre celles-ci et les significations astrologiques de ces planètes (en italiques). Il ne s'agit là que de coïncidences, "d'analogies", non de preuves.

Mercure est la planète la plus rapide (mobilité) et sa période de rotation équatoriale vaut exactement les deux tiers de sa période de révolution sidérale (ces propriétés sont dues à sa proximité au Soleil).

Vénus est lente : sa durée de rotation équatoriale est très longue, et elle s'effectue dans le sens inverse de sa période de révolution sidérale. La plus brillante des planètes peut apparaître soit comme "étoile du matin", soit comme "étoile du soir" (dissociation). [38]

Mars a une période de rotation équatoriale de 24 h 37 mn (comparable à celle de la terre) et son inclinaison équatoriale sur le plan de l'orbite est de 25° 10' (comparable à l'inclinaison terrestre, de 23° 27') : ce qui fait de Mars la planète la plus ressemblante à la Terre (notamment les saisons de Mars sont similaires aux saisons terrestres). Son déplacement apparent est très irrégulier : lent, puis rapide (dynamisme).

Jupiter est la planète la plus massive : environ 2.5 fois la masse de toutes les autres (simplification).

Saturne a le système satellitaire le plus riche et diversifié (complexification).

Uranus a son plan de rotation équatoriale presque perpendiculaire à son plan de révolution sidérale (verticalité).

Neptune a son orbite qui vient croiser celle de Pluton (association), ou l'inverse, si bien qu'elle est plus éloignée du Soleil que Pluton lorsque ce dernier est à son périhélie.

Pluton est une planète aux propriétés très particulières (sur-différenciation) par sa grandeur, sa masse, et les propriétés de son orbite.



4. QU'EST-CE QU'UN OPÉRATEUR ASTROLOGIQUE ? : LE STATUT DE PLUTON

Qu'est-ce qui fait qu'un corps céleste puisse devenir un opérateur astrologique ? Existe-t-il des critères, des raisons, ou des garde-fous - et de quelle nature, logique, astronomique ou "astrologique" - qui permettraient de distinguer les opérateurs effectivement actifs ? La récente découverte (à partir de 1992) d'une multitude de planétoïdes trans-neptuniens remet en question le statut même de Pluton en tant que planète, et le débat est actuellement ouvert parmi les astronomes. [39] La question astrologique se pose en ces termes : qu'est-ce qu'une "planète" en astrologie, ou plus exactement qu'est-ce qu'un opérateur planétaire ?

En 1992, David Jewitt et Jane Luu découvrent au-delà de Pluton, un planétoïde, QB1 (ou Smiley), d'un rayon approximatif de 100 km. Au début de l'année 1999, on connaissait déjà 82 de ces objets, outre Pluton, et son satellite Charon découvert en 1978 par Jim Christy. Pluton est le seul objet trans-neptunien (TNO) connu à posséder un satellite massif, de rayon supérieur à la moitié du rayon plutonien. Pluton est en outre doté d'une couche atmosphérique (vraisemblablement composée de nitrogène, de monoxyde de carbone et de méthane), comme Titan et Triton, les principaux satellites, respectivement, de Saturne et de Neptune.

Certains arguments ont été avancés afin de priver Pluton de son statut de planète et de le redéfinir comme le premier planétoïde (suivis de leurs contre-arguments).
Pluton est-elle une planète ? Est-il si étonnant que la planète définie comme étrange, réfractaire et sur-différenciée par les astrologues, soit précisément celle dont le statut soit remis en cause par les astronomes ? Ce qui n'est pas gênant pour les praticiens laxistes de l'astrologie, l'est cependant davantage pour ceux qui recherchent une confluence harmonieuse des différents rythmes planétaires dans leur intégration à la matière vivante. Je propose deux critères permettant de différencier une planète d'un autre corps d'un système stellaire :

L'inclinaison orbitale de la planète sur l'écliptique ne doit pas dépasser un certain angle. On peut choisir l'angle d'inclinaison du plan équatorial terrestre sur le plan de l'écliptique, soit 23° 30. Ce critère disqualifie l'astéroïde Pallas. A ces données s'ajoute l'argument de Kant, estimant logique de définir la dernière planète du système solaire, comme étant celle dont l'orbite croise l'orbite de l'avant-dernière. Ce qui est le cas de Pluton relativement à Neptune.

Son aspect (sphérique) et surtout son environnement (présence d'atmosphère et éventuellement présence de satellite, ce qui n'est pas le cas de Mercure et de Vénus). Ce facteur a lui seul permet de faire de Pluton une planète, certes très différente des autres. [40b]
 

5. UNITÉ ET HARMONIES DU SYSTÈME SOLAIRE

Je me suis livré à ce divertissement arithmétique : rechercher la période de la "Grande Année", en prenant pour les révolutions sidérales planétaires des nombres entiers approchés ayant le plus possible de diviseurs en commun. L'unité prise en compte est le jour sidéral. La révolution sidérale de la Lune étant de 27.32166 jours, le nombre entier le plus proche est de 27 jours (= 3 x 3 x 3), soit une approximation de 1.18%, retenue comme limite "naturelle". Je ne sais s'il existe une meilleure solution.

Planètes
R.S. (réel) R.S. (calcul) erreur













LUNE
27.32166 27 1.18% - - - - - - 3 3 3 - - - - -
MERCURE
87.969 88 0.04% 2 2 2 - - - - - - - - 11 - -
VÉNUS
224.701 225 0.13% - - - - - - 3 3 - 5 5 - - -
TERRE
365.256 361 1.17% - - - - - - - - - - - - 19 19
MARS
686.98 684 0.43% 2 2 - - - - 3 3 - - - - - 19
CÉRÈS
1681 1672 0.54% 2 2 2 - - - - - - - - 11 - 19
JUPITER
4332.71 4332 0.02% 2 2 - - - - 3 - - - - - 19 19
SATURNE
10759.5 10800 0.38% 2 2 2 2 - - 3 3 3 5 5 - - -
URANUS
30685 30400 0.93% 2 2 2 2 2 2 - - - 5 5 - - 19
NEPTUNE
60190 60192 0.003% 2 2 2 2 2 - 3 3 - - - 11 - 19
PLUTON
90800 91200 0.44% 2 2 2 2 2 2 3 - - 5 5 - - 19

Les diviseurs retenus, à savoir 2, 3, 5, 11 et 19, sont respectivement les 1er, 2e, 3e, 5e et 8e nombres premiers : autrement dit, ils suivent la série de Fibonacci appliquée à la série des nombres premiers. L'approximation moyenne est de 0.48%. Les approximations concernant la Terre et la Lune sont comparables. Rappelons que dans le weiqi chinois (jeu de Go), une partie idéale se déroule sur un plateau de 361 intersections, chacune représentant un jour de l'année. [41]

Les planètes peuvent être rassemblées en 2 groupes d'après leurs diviseurs communs : d'un côté la Lune, Vénus, Saturne, Uranus et Pluton, de l'autre Mercure, Cérès (astéroïdes), Mars, Neptune, la Terre (le Soleil) et Jupiter. Le plus petit commun multiple vaut 171 547 200 (jours) qui, divisé par la durée du cycle terrestre, donne 469 663 ans. La durée de cette "Grande Année" est comparable à celle du kali yuga hindou (432 000 ans) ; elle vaut presque exactement 189 fois la Grande Année (2484 ans) d'Aristarque de Samos. [42] Bien entendu, les durées des révolutions planétaires étant incommensurables entre elles, comme l'a souligné Nicolas Oresme [43] , cette recherche "pythagoricienne" ne peut avoir pour objet que la mise en évidence de certaines harmonies entre les cycles planétaires.

En réalité, avec des données astrométriques plus récentes (2015) et en serrant au plus près les valeurs réelles, on obtient un tout autre tableau dans lequel Chiron trouve sa place (approximation 0.01%) et apparaît en résonance avec Mercure et dans une moindre mesure avec Neptune. D'une façon générale, les périodes planétaires sont en résonance avec les tout premiers nombres premiers.

Planètes
R.S. (réel)
R.S. (calcul)
erreur


















LUNE
27.3216 27 1.18% - - - - - - - - 3 3 3 - - - - - - -
MERCURE
87.969 88 0.035% 2 2 2 - - - - - - - - - - - 11 - - -
VÉNUS
224.701 225 0.13% - - - - - - - - 3 3 5 5 - - - - - -
TERRE
365.256 364 0.20% 2 2 - - - - - - - - - - - 7 - 13 - -
MARS
686.98 686 0.003% 2 - - - - - - - - - - 7 7 7 - - - -
CÉRÈS
1679.78 1680 0.01% 2 2 2 2 - - - - - 3 5 - - 7 - - - -
JUPITER
4332.82 4332 0.02% 2 2 - - - - - - - 3 - - - - - - 19 19
SATURNE
10755.7 10752 0.03% 2 2 2 2 2 2 2 2 2 3 - - - 7 - - - -
CHIRON 18394 18392 0.01% 2 2 2 - - - - - - - - - - -
11 11 - 19
URANUS
30687 30685 0.007% - - - - - - - - - - 5 - - - - 17 19 19
NEPTUNE
60190 60192 0.003% 2 2 2 2 2 - - - - 3 3 - - - 11
- - 19
PLUTON
90553 90552 0.001% 2 2 2 - - - - - - 3 - 7 7 7 11
- - -


La fameuse "loi" de Titius-Bode, qui illustre la progression régulière des distances moyennes des planètes au Soleil, découverte en 1766 par le physicien allemand Johann Titius (1729-1796) et reformulée en 1771 par Johann Bode, connut un succès immédiat, puisqu'elle fut "vérifiée" dès 1781 lors de la découverte d'Uranus, et le 1er janvier 1801 lors de celle de Cérès, le plus gros astéroïde, par Giuseppe Piazzi. Mais Neptune et Pluton ne s'y conforment pas.

Robin Heath (in "An astrological cinderella", Astrological Journal, 40.6, 1998, p.35) mentionne un résultat d'Alex Geddes, à savoir que les produits des distances au Soleil pour les planètes situées de part et d'autre de la ceinture astéroïdale vérifient les relations suivantes (où k = 1.2): Vénus x Uranus = k (Mercure x Neptune) = k2 (Terre x Saturne) = k3 (Mars x Jupiter) [approximation moyenne de 0.98%].

Nombreuses sont les recherches qui ont été effectuées sur les révolutions sidérales planétaires (R.S.) : ci-dessous quelques relations bien connues, mais à l'approximation insuffisante :

a1 : 1 R.S. de Mars = 3 R.S. de Vénus (approximation 1.87%)
a2 : 1 R.S. de Jupiter = 12 R.S. de la Terre (approximation 1.16%)
a3 : 1 R.S. d'Uranus = 7 R.S. de Jupiter (approximation 1.16%)
a4 : 2 R.S. de Saturne = 5 R.S. de Jupiter (approximation 0.67%)
a5 : 4 R.S. de Mercure = 13 R.S. de la Lune (approximation 0.94%) mais cf. infra.
a6 : 8 R.S. de Vénus = 5 R.S. de la Terre (approximation 1.57%) mais cf. infra.

Celles qui suivent ont une meilleure approximation, mais les nombres qui définissent les rapports planétaires ne sont pas significatifs (Cérès est pris comme représentant du groupe des astéroïdes) :

b1 : 1 R.S. de Saturne = 48 R.S. de Vénus (approximation 0.24%)
b2 : 3 R.S. d'Uranus = 55 R.S. de Cérès (approximation 0.04%)
b3 : 7 R.S. de Jupiter = 18 R.S. de Cérès (approximation 0.23%)
b4 : 17 R.S. de Mars = 32 R.S. de la Terre (approximation 0.08%)

Les suivantes sont plus solides puisqu'elles harmonisent les trois trans-saturniennes. Elles mettent en évidence une résonance numérique simple (1, 2, 3) pour les 3 planètes les plus éloignées :

c1 : 1 R.S. de Neptune = 2 R.S. d'Uranus (approximation 1.96%)
c2 : 1 R.S. de Pluton = 3 R.S. d'Uranus (approximation 1.38%)
c3 : 2 R.S. de Pluton = 3 R.S. de Neptune (approximation 0.57%)
c4 : d'où 1 R.S. de Neptune + 1 R.S. d'Uranus = 1 R.S. de Pluton (approximation 0.08%)

[Note: Concernant l'éventuelle prescience des planètes trans-plutoniennes par Michel de Nostredame, cf. mon article Nostradamus connaissait-il les planètes trans-saturniennes?]

Le professeur Gerhard Krüger a montré dans "Kosmische Signale der technischen Revolution" paru dans le Kosmobiologisches Jahrbuch d'Ebertin (numéro 39, Aalen, 1968, p.67-69) qu'on pouvait représenter les périodes des révolutions sidérales des trois planètes lentes à l'aide de cubes parfaitement agencés sous forme pyramidale, chaque cube représentant une année. En effet, Uranus (84 ans) = 1×1 + 3×3 + 5×5 + 7×7 ; Neptune (165 ans) = 1×1 + 3×3 + 5×5 + 7×7 + 9×9, et Pluton (249 ans = 84 + 165) = 1×1 + 3×3 + 5×5 + 7×7 + 9×9 + 7×7 + 5×5 + 3×3 + 1×1. Ces relations remarquables légitiment l'harmonisation seulement approximative des trois planètes (les valeurs idéales des R.S. uranienne et neptunienne seraient de 83 ans et 166 ans, soit respectivement le tiers et les deux tiers de la période plutonienne), symbolisent la fermeture du système solaire avec Pluton, et prolongent la figuration spatiale des orbites planétaires, élaborée par Kepler dans son Mysterium cosmographicum (1596).

La pyramide uranienne à base 7La pyramide neptunienne à base 9La double-pyramide plutonnienne

J'ai trouvé les relations suivantes, la seconde ayant une bonne approximation. Elles mettent en évidence dans un rapport 1/10 trois couples planétaires, le premier constitué des 2 planètes géantes, le second des 2 "planètes" les plus ressemblantes à la Terre, le dernier, Pluton - Terre (ou Pluton - Soleil), les 2 "planètes" extrêmes, par leur grandeur, et aussi parce qu'elles marquent les limites du système solaire.

d1 : rapport des R.S. Saturne - Jupiter = 10 fois le rapport des R.S. Mars - Lune (approximation 1.25%)
d2 : rapport des R.S. Saturne - Jupiter = 100 fois le rapport des R.S. Pluton - Terre (approximation 0.11%)

D'autres relations, mises en évidence par Thomas Schmidt, isolent un groupe de 4 planètes, sous la dépendance du nombre Pi : Mars, Jupiter, Saturne et la Lune. [44]

e1 : rapport des R.S. Jupiter - Mars = 2 π (approximation 0.38%)
e2 : rapport des R.S. Saturne - Mars = 5 π (approximation 0.29%)
e3 : rapport des R.S. Mars - Lune = 8 π (approximation 0.05%)
e4 : 1 R.S. de Mercure = 28 π (approximation 0.005%)

D'autres encore, plus approximatives, regroupent les planètes restantes, avec encore Mars et la Lune, sous la dépendance du nombre d'or, Phi (= 1.618034).

f1 : rapport des R.S. Terre - Vénus = φ (approximation 0.46%)
f2 : rapport des R.S. Mercure - Lune = 2 φ (approximation 0.5%)
f3 : rapport des R.S. Vénus - Lune = 5 φ (approximation 1.66%)
f4 : rapport des R.S. Mars - Mercure = 3 φ 2 (approximation 0.19%)
f5 : 1 R.S. d'Uranus = 1000 x 19 φ (approximation 0.19%)

Il convient d'observer que dans les séries c, e et f, les équations mettent en jeu les nombres de Fibonacci (2, 3, 5 et 8), liés au nombre d'or. Pour résumer, on peut rassembler les planètes en 3 groupes : les planètes lentes (Uranus, Neptune et Pluton) en résonance arithmétique simple, les planètes centrales (Saturne, Jupiter, Mars et la Lune) en résonance avec le nombre Pi, et les planètes rapides (Mercure, la Terre (le Soleil) et Vénus), auxquelles s'ajoutent Mars et la Lune, en résonance avec le nombre Phi.

D'autres travaux sur les harmonies planétaires ont été entrepris par différents auteurs. [45] En France, les recherches de Francis Warrain sur les vitesses angulaires des planètes proposent d'élargir la conception harmonique de Kepler, encore limitée en 1619 aux astres du Septénaire : "Nous avons vu que l'introduction des planètes inconnues de KEPLER : Uranus, Neptune, Pluton et les Astéroïdes, réalisait d'une part une gamme chromatique complète, de l'autre une Tierce pythagoricienne enharmonique." [46] Les travaux de Jean-Pierre Nicola [47], à la recherche d'un nouvel ordre hélio-planétaire, s'inspirent de ceux de Warrain : diverses transformations numériques, parfois très alambiquées [48], à partir des données astrométriques relatives aux planètes (vitesses linéaires, distances moyennes au Soleil, gravités moyennes à la surface et à l'équateur...) permettent de cerner une harmonie d'ensemble, et mettent en évidence d'une part un axe de symétrie Lune-Mars qui autorise des couplages entre planètes, Soleil-Pluton, Vénus-Neptune, Mercure-Uranus et Jupiter-Saturne [49], et d'autre part une répartition des planètes en 3 groupes, SOLEIL-VÉNUS-MERCURE, JUPITER-MARS-SATURNE, URANUS-NEPTUNE-PLUTON [50], qui semblent fermer le système et interdire l'introduction d'éventuelles planètes transplutoniennes.



6. QUELS OPÉRATEURS CYCLIQUES EN ASTROLOGIE ?

"Quand j'emploie un mot, il signifie ce que je veux qu'il signifie, ni plus ni moins. La question est de savoir qui est le maître." (Lewis Carroll, De l'autre côté du miroir)


L'américain Michael Brown serait-il devenu le maître des astronomes (?), citant lui-aussi Humpty-Dumpty dans son article de 2006, "What is a Planet ?" *, peut-être après sa lecture du présent texte (même titre, et ma note 40b datée de 2002 le citant nommément) et après celle du portrait de l'uranien dans mon "Planétaire" (2000 ; trad. angl. 2002, même référence au logicien et conteur anglais), mais certainement pas celui des astrologues !
[* Gibor Basri, Michael E. Brown, "Planetesimals to Brown Dwarfs: What is a Planet?" in Annual Review of Earth and Planetary Sciences, California Institute of Technology, 34.1, p.193-216 ; web.gps.caltech ou arxiv.org.]

Les récentes découvertes de planétoïdes par la télescopie moderne (2002-2007+) auront permis à quelques rares astrologues (en France pas beaucoup plus de deux) de prendre conscience de l'intérêt d'une nouvelle réflexion sur les opérateurs planétaires. Quels sont les objets du ciel proche, dans les limites du système solaire, susceptibles d'inscrire durablement leurs rythmes dans l'organisme afin qu'une imprégnation de type neuro-physiologique puisse se traduire à terme par une accoutumance de type psychique ? Autrement dit quelles sont les planètes qui agissent sur le système nerveux ? Quels sont ces objets célestes qui forment le Planétaire, pas tant en dehors de nous, mais comme l'a compris Paracelsus : nécessairement en nous ? On le verra en fin d'article : j'en reviens à un schéma plus simple que celui auquel conduisent mes indications de juin 2000 : les planètes et planétoïdes découverts depuis deux siècles (depuis Piazzi en 1801) s'organisent en trois groupes : un groupe entre Mars et Jupiter (la ceinture astéroïdale, en jaune à l'image), un autre très hétérogène entre Jupiter et Pluton (les Centaures, en brun), et un troisième après Neptune (la ceinture de Kuiper, en vert). Il existe encore quelques corps de peu d'envergure gravitant sur d'autres orbites et au-delà de la ceinture de Kuiper (nuage d'Oort ou d'Öpik-Oort), mais ils sont négligeables comme le sont les poussières et détritus qui subsistent nécessairement dans n'importe quel système stellaire satellisé, et leur éloignement n'a pas de sens cyclique au rapport de la durée de vie humaine. Ces trois groupes ont chacun leur patron : Cérès pour les astéroïdes, Chiron pour les Centaures, et Pluton-Charon pour les objets dits kuipériens.
 

ceintures du système solaire : astéroïdes, centaures, ceinture de Kuiper

Le premier "plutoïde" ou "TNO" (Trans-Neptunian Object) n'a été repéré que le 30 août 1992 par David Jewitt et Jane Luu : il s'agit de l'objet trans-neptunien sans nom (15760) 1992 QB1. Cinquante ans avant, mais treize ans après la découverte de Pluton, l'astrologue parisien Dom Neroman affirme que "Pluton fait partie d'un autre groupe d'Astéroïdes" mais en rejette l'influence : "nous aurions bien tort de nous encombrer ici" (Dom Néroman, Traité d'astrologie rationnelle, Paris, Sous le Ciel 1943, p.21). Et page 67 : La planète "Pluton est très probablement pulvérisée comme les Astéroïdes." L'aporie plutonienne ne date pas d'hier.

Les astronomes de la 26e AG de l'Union Astronomique Internationale, sous la houlette de Michael E. Brown, ont décidé en août 2006 à Prague de déboulonner Pluton de son statut, de redéfinir la notion de planète, et de lui adjoindre une catégorie intermédiaire définie par le label "planète naine" (dwarf planet) incluant dans un premier temps Pluton, Cérès et Eris, auxquelles sont venues se joindre Haumea et MakeMake en 2008. Ce n'est qu'un début. On estime à plus de deux cents le nombre de planétoïdes de la ceinture de Kuiper qui satisferaient la définition de "dwarf planet", et à quelques deux milliers ceux gravitant au-delà. Il est probable que dans les années à venir cette catégorie ne cessera de compter de nouveaux membres jusqu'à ... sa probable implosion, et que les indices de son inanité deviennent patents.

Texte des résolutions B5 et B6 de l'IAU :

Résolutions IAU
 
Resolutions IAU
 
 
Autrement dit les planètes, comme les planètes dites naines, sont des corps en orbite autour d'une étoile, assez massifs pour que l'effet gravitationnel leur confère une forme quasi-sphérique. Mais les planètes auraient dégagé le voisinage autour de leur orbite au contraire des planètes dites naines.

Malheureusement la définition ne tient pas, et les astronomes de l'AG de Prague ne sont ni des kantiens ni des spinozistes chevronnés. Selon l'astrophysicien Alan Stern (et dead link http://cosmiclog.msnbc.msn.com/archive/2008/06/13/1140398.aspx), seules quatre planètes, à savoir Mercure, Vénus, Saturne et Uranus, rempliraient strictement le critère séparant les planètes de leurs consoeurs supposées naines. Mars, Jupiter, Neptune et la Terre n'ont pas totalement dégagé le voisinage autour de leurs orbites. Près de dix mille astéroïdes circuleraient dans le voisinage terrestre, et plus de cent mille, les troyens, dans le jupitérien (cf. aussi le communiqué du 19 sept. 2008 du Planetary Science Institute). Les astronomes semblent se retrouver dans la situation dans laquelle se complaisent les astrologues depuis un siècle ...)

De plus, les planètes dites naines ne doivent pas être elles-mêmes des satellites, ce qui exclut les satellites de Jupiter, Saturne, Uranus et al., mais non vraiment Charon, dont on ne sait s'il est un "satellite" de Pluton, ou une co-planète (cf. infra) ! On est là en présence d'une sorte de concile juridictionnel, empêtré dans ses propres contradictions, plus qu'en présence d'une véritable démonstration scientifique, et plus loin encore de ce que les historiens des sciences ont appelé "rupture épistémologique".

Tailles comparées approximatives de la Terre, de la Lune, des cinq corps planétaires dits nains et de leurs satellites (12-2010).

planètes naines


Ces remaniements de la communauté astronomique montrent d'abord que les astronomes, avant 2006, n'avaient pas de définition claire de cet objet scientifique appelé "planète", qu'ils n'en avaient pas évalué les conditions et la portée. Ils auront au moins le mérite de susciter parmi les astrologues, en réalité chez une infime part d'entre eux, de nouvelles interrogations. A preuve ces discussions parues il y a quelque temps sur le forum du Cura (juillet-août 2007). Il faut reprendre la question à la base et se demander, suite à la découverte de ces nouveaux corps gravitant autour de l'étoile solaire, quels sont les facteurs efficients, quels sont en somme les anciens et nouveaux opérateurs planétaires dont l'astrologue doit tenir compte non seulement dans la construction du thème mais encore et surtout dans l'organisation et l'harmonisation de la dynamique céleste en rapport avec le récepteur terrestre.

Une étude comparative des critères physiques et astronomiques des principaux corps récemment découverts tendrait à "réhabiliter" Pluton (rebaptisé TNO 134340 !) et à lui conserver son caractère exceptionnel au sein de la ceinture de Kuiper. Les données qui suivent sont sans cesse réactualisées par l'UAI en fonction des plus récentes observations. Les données astronomiques ont cessé d'être jalousement protégées, mais sont désormais accessibles au public. Néanmoins les différents serveurs, réactualisés au même jour, donnent des données légèrement différentes. Par conséquent on ne les utilisera qu'avec précaution. Ce sont des données provisoires. Les diamètres planétaires ne sont approximatifs, et même la période plutonienne reste mal connue, quatre-vingt ans après sa découverte par Clyde Tombaugh.

Données astrométriques et orbitales des planètes et planétoïdes (au 29-12-2009 ; cf. infra, données actualisées 2015)
   Numéro    Nom         Inclinaison   Latitude    Excentricité   Semi-grand axe     Période     Diamètre  Magnitude   Distance Soleil    Découverte
50000 QUAOAR 7°59'41" 7°24' 0.03948163 43.47012711 286.6 850 2.72 43.17867 2002

90482 ORCUS 20°34'53" -18°35' 0.22724806 39.16551208 245.1 950 2.30 47.88463 2004

225088 2007-OR10 30°40'19" - 3°31' 0.49993360 67.34560394 552.7 1350 1.90 85.99164 2007

90377 SEDNA 11°55'37" -12° 0' 0.85024291 509.77600098 11510.1 1600 1.59 87.61398 2003

136108 HAUMEA 28°13'19" 27°13' 0.19740294 43.03160477 282.3 1200 0.18 51.02717 2003

136472 MakeMake 29° 0' 8" 28°59' 0.16329825 45.35434341 305.4 1500 -0.45 52.14152 2005

136199 ERIS 43°54'44" -13°43' 0.43417308 68.01042938 560.9 2400 -1.17 96.68021 2005

134340 Pluton 17° 5'20" 5° 7' 0.25024870 39.44506836 248.5 2300 -0.70 31.77660 1930

L'inclinaison de l'équateur sur le plan de l'orbite, non mentionnée dans le tableau parce qu'inconnue pour la plupart des planétoïdes, n'est pas un facteur discriminatoire : Mars (25.19°), Saturne (26.73°) et Neptune (28.32°) ont une inclinaison comparable à celle de la Terre (23.45°), mais Jupiter (3.13°) et Mercure (0.01°) ont une inclinaison quasi nulle, Cérès a une inclinaison intermédiaire (10.60°), Uranus (97.77°), Pluton (122.53°) et surtout Vénus (177.36° ou -2.64°) ont une inclinaison si forte que ces planètes tournent sur elle-mêmes dans le sens inverse de leur orbite.

A la fin des années 2000, on a voulu détrôner Pluton au profit d'Eris, au prétexte d'un diamètre supérieur et au dessein de valoriser les découvertes récentes. Or les évaluations sont régulièrement revues à la baisse pour Eris et à la hausse pour Pluton. En novembre 2015, les diamètres respectifs de Pluton et d'Eris sont évalués à 2370 et 2325 kms. Pluton seul, sans son énorme satellite Charon (découvert le 22 juin 1978 par l'astronome américain James W. Christy), reste le corps le plus massif de la région kuipérienne. Et on aura disqualifié Pluton par le truchement de fausses données et informations - ce qui semble être devenu une spécialité américaine.

1. Pluton est le seul élément connu à posséder un satellite de forme ronde. Charon a lui-même un diamètre de 1200 km, supérieur à ceux de Quaoar, d'Orcus et peut-être même d'Haumea. Pluton a encore quatre autre petits satellites, Hydra, Nix, Kerberos et Styx.

 
Pluton et ses satellites, Charon, Hydra, Nix, Kerberos et StyxPluton en rotation
 

Ni Mercure ni Vénus ne possèdent de satellite connu. Deimos et Phobos, les satellites de Mars, sont informes, et parmi les 63 satellites connus du géant Jupiter, quatre d'entre eux seulement sont de forme arrondie, à savoir les satellites galiléens Io, Europa, Ganymède et Callisto, les autres s'apparentant à de simples "cailloux" découverts à partir de 1892. [Il est possible cependant qu'une observation antérieure de Ganymède ait été réalisée au courant de l'été 365 BC par l'astronome chinois Gan De (cf. l'article difficilement accessible de Xi Zezong : "The Discovery of Jupiter's Satellite made by Gan De 2.000 years before Galileo", in Chinese Physics 2.3, 1982, pp. 664-667 ; et Helaine Selin (ed.), Encyclopaedia of the History of Science, Technology, and Medicine in Non-western Cultures, Dordrecht, Kluwer, 1997, p.342.]
 
Deimos et Phobos (avec le programme Celestia)
 

2. La somme des diamètres de Pluton et de Charon est d'environ 3600 km (2370 + 1230).

Le diamètre de Charon est supérieur à celui de Cérès. Pluton-Charon serait une planète double. Le barycentre du duo Pluton-Charon est situé en dehors des deux corps.
Aucun des deux objets ne tourne réellement autour de l'autre, et ils ont une masse et un diamètre comparables. En raison de leur rapprochement, l'atmosphère de Pluton constituée de particules de méthane, enveloppe aussi Charon : le système binaire Pluton-Charon est ainsi constitué d'une atmosphère unique.

Pour l'astrologue qui s'intéresse aux cycles planétaires d'un point de vue terrestre, seul compte "le grand diamètre" de Pluton-Charon, par ailleurs comparable à celui de la Lune. Et c'est le cycle du binaire Pluton-Charon qui est enregistré, "imperçu", par l'organisme terrestre, comme ce sont aussi les cycles de Jupiter et de ses satellites, de Saturne et de ses satellites, etc. Mais alors que l'opérateur pluto-charonien forme une entité, ce n'est le cas pour aucune autre planète du système solaire.


3. Les caractéristiques de l'orbite plutonienne sont extrêmes (inclinaison de 17°, période de 248 ou 249 ans), mais permettent cependant d'accepter l'entité Pluton-Charon au sein des opérateurs planétaires.

Comme c'est l'inclinaison terrestre qui détermine l'angle du plan de l'écliptique par rapport à celui de l'équateur, et que les astrologues rapportent les positions planétaires à cet écliptique, un angle inférieur à environ 23°30 (variable dans le temps) est acceptable. Il est aussi nécessaire que le quart de la révolution planétaire s'inscrive dans la durée d'une vie humaine (environ 62 ans pour Pluton-Charon). En effet c'est à la quadrature de l'astre que s'inscrit la cristallisation neuro-physiologique qui fait qu'un corps planétaire devient un opérateur (cf. mon texte sur les Ages planétaires)

4. L'harmonie et la résonance du cycle uranien avec le neptunien et le plutonien est un facteur prépondérant dans la réhabilitation de Pluton-Charon comme opérateur planétaire à part entière, même s'il reste de nature très différente des autres planètes.

Qu'en est-il des autres planètes dites naines et de leurs principaux challengers ?

- Seul le duo Pluton-Charon possède un diamètre comparable à celui du satellite terrestre. Les autres planétoïdes sont largement en-dessous, y compris Eris, et en particulier Quaoar et Orcus.
- La rotondité d'Haumea est discutable. Et l'excessive période sidérale de Sedna est disqualificatoire.
- Les fortes inclinaisons de 2007-OR10, d'Haumea, de MakeMake, et surtout d'Eris, en font des corps cycliquement étrangers à la dynamique soli-terrestre.

Pluton-Charon reste l'élément prépondérant de la multiplicité des objets dits trans-neptuniens, et plus précisément des planétoïdes appartenant à la ceinture de Kuiper. Cependant, comme je l'ai suggéré dans mon dernier post sur le forum du Cura, l'astrologue ne doit pas raisonner seulement à partir des propriétés physiques et astronomiques des corps planétaires, mais aussi en gardant à l'esprit l'ordonnance des structures astrologiques (le Planétaire, les Ages planétaires, voire les Maîtrises planétaires), car seule l'harmonisation entre ces différentes structures assure la cohésion matricielle inhérente et nécessaire à l'astrologie.

L'éradication de Pluton par le concile astronomique de 2006 aura eu au moins pour l'astrologie un effet favorable : celui de réhabiliter l'astéroïde Cérès, qui devient pour l'astronome une planète naine, et pour l'astrologue -- c'est désormais l'option que je préconise -- une "planète", autrement dit un opérateur planétaire à part entière.

Les astrologues doivent désormais compter avec la découverte de Cérès, le 1er Janvier 1801, par Giuseppe Piazzi. Dans son ouvrage paru à Palerme en 1802, Della scoperta del nuovo pianeta Cerere Ferdinandea, ottavo tra i primari del nostro sistema solare, Cérès y est proprement désigné sous le nom de planète, celle qui sera dédiée au roi Ferdinand III de Sicile.

J'avais retenu dans mes précédents travaux l'astéroïde sous l'angle des Ages planétaires (l'importance de l'apprentissage du langage à l'âge cérésien) et sous l'angle d'une appartenance au système des 11 couleurs communes, mais je ne préconisais pas qu'on l'utilise dans le thème planétaire. Désormais j'en défends l'option, sachant que la masse de Cérès représente à elle seule un tiers de celle de tous les astéroïdes réunis. Cérès est de plus le seul astéroïde connu de forme ronde, et d'une taille supérieure à Quaoar (diamètre d'environ 950 km).

Cérès est l'élément majeur d'un premier groupe de planétoïdes gravitant entre Mars et Jupiter. Pluton est l'élément majeur d'un second groupe de planétoïdes gravitant au-delà de Neptune dans la ceinture de Kuiper. Par la décision d'août 2006, l'astrologie sérieuse, rarissime, loin d'avoir perdu une planète, en a gagné une.

orbites planétaires, de Mercure à Jupiter & de Jupiter à Neptune - la forte excentricité de Chiron


Addenda Novembre 2015

Quant à Chiron, aussi classé comme comète en raison de sa forte excentricité (environ 0,38) et malgré son faible diamètre (environ 225 kms, mais quinze fois supérieur au noyau de la comète de Halley), il reste l'élément majeur du groupe des Centaures (au nombre estimé à près de 50.000). Chiron aurait un système rudimentaire d'anneaux, comme les planètes géantes (Jupiter à Neptune) et comme le centaure Chariclo (de diamètre un peu supérieur mais de trop forte inclinaison, 23.5°). C'est seulement en janvier 2009 que j'identifiais Cérès à ma "Lune hivernale" et la destinais au signe des Poissons (cf. Le Planétaire).  Il m'aura fallu encore près de sept ans pour accepter Chiron, le protagoniste minuscule d'une autre ceinture astéroïdale, les Centaures, située entre Jupiter et Pluton. Mea culpa, d'autant plus que nombre d'astrologues surtout anglophones l'utilisent depuis des années. Mais que n'utilisent-ils pas ?

Un corps planétaire, qu'il soit nommé planète, planète naine ou planétoïde par les astronomes, est significatif pour l'astrologie, si sa révolution sidérale est compatible avec la durée de l'existence humaine (ou plus précisément au moins le quart de sa période doit être inférieur à cette durée), si l'inclinaison de son orbite par rapport au plan de l'écliptique ne dépasse pas un certain seuil (une vingtaine de degrés), et si sa taille le désigne comme élément distinct ou comme l'élément principal d'un groupe, isolé par son orbite des autres corps astrologiquement signifiants.

Données astrométriques récentes pour les 12 planètes (2015) :

Planète
Demi-grand axe (UA)
Loi de T.-Bode
Excentricité
Inclinaison (°)
Période (années)
Diamètre (kms)
Découverte
Lune
0,00257
0,055 5,145 0,075 3475

Mercure
0,387 0,4
0,206 7,005 0,241

Vénus
0,723 0,7
0,007 3,395 0,615

Terre
1 1
0,017 0 1

Mars
1,524 1,6
0,093 1,851 1,881

Cérès (1)
2,768 2,8
0,076 10,592 4,61975
Palermo, 1801-01-01, IT Giuseppe Piazzi
Jupiter
5,203 5,2
0,048 1,305 11,863

Saturne
9,537 10
0,054 2,485 29,447

Chiron (2)
13,64

0,383
6,945
50,36
225 (3) (4)
Palomar, 1977-10-18, US Charles Kowal (5)
Uranus
19,191 19,6
0,047 0,77 84,017
Bath, 1781-03-13, ALL-GB William Herschel
Neptune
30,069
0,009 1,769 164,79
1846, GB-FR-ALL (6) (7)
Pluton (8)
39,474 38,8
0,25 17,163 247,922370
Flagstaff, 1930-01-23, US Clyde Tombaugh

(5) Pour la (ma) petite histoire, Chiron fut découverte en 1977, moins de deux mois avant qu'une Sylvie me fit découvrir l'astrologie.
(6) Début août 1846, clichés de James Challis, GB (cf. CN 84, 2000) ; fin août 1846, calcul d'Urbain Le Verrier, FR ; 23 sept. 1846, observation de Johann Galle, ALL




[1]  in Ennéades, IV 4.32, tr. fr. Émile Bréhier, Paris, Belles Lettres 1927; 1964, p.137. « Texte

[2]  Ibid., p.137. « Texte

[3]  Henri Bergson, L'évolution créatrice, in Oeuvres, Paris, P.U.F., 1959; 1970, p.503. « Texte

[4]  Cf. par exemple Giovanni Pontano (1475), Antoine Mizauld (1550), Giovanni Paolo Galluci (1593), John Blagrave (1596), Rudolph Göckel (1602 & 1608), Redemptus Baranzanus (1617), Nicolas de Bourdin (1640), Vincent Wing (1649), Eustache Lenoble (1694), John Hill (1754)... « Texte

[5]  Cf. Paul Schlyter, Hypothetical Planets. « Texte

[6]  Cf. Paul Schlyter, Ibid.. « Texte

[7]  F. Vassart, Astronomie. Douze planètes, Cambrai, 1881. « Texte

[8]  B.M. Lyon, ms 5843-2A. (Le texte du manuscrit a été reproduit par Robert Amadou dans Le Ciel Étoilé, 6/7, Bruxelles, 1987, p.8-18) « Texte

[9]  Cité par Robert Amadou, "Pour l'astrologie", in L'Autre Monde 54, 1981, p.55. « Texte

[10]  in Manuel d'astrologie sphérique et judiciaire, Paris, Vigot, 1897, p.316. « Texte

[11]  in Astrology, its technics and ethics, Amersfoort (Holl), 1917. « Texte

[12]  in The science of foreknowledge, 1898; London, Foulsham, 1918. « Texte

[13]  Cf. Alfred Witte, Regelwerk für Planetenbilder, Hamburg, 1928; 5è éd. rév., Hamburg, 1959. « Texte

[14]  Cf. Udo Rudolph, The Hamburg school of astrology (lecture of 1973), tr. angl., London, Astrological Association, 1973. « Texte

[15]  in The wheel of life, vol. 3, London, Fowler, 1930, et vol. 4, Edinburgh, [1935?]. « Texte

[16]  in La lyre d'Apollon, Paris, Véga, 1931 (Réf. Jacques Halbronn, Bibliotheca Astrologica). « Texte

[17]  Cf. Léon Lasson, A la recherche des planètes transplutoniennes, Neuilly-sur-Marne, Claude Depaire, 1955. « Texte

[18]  Réf. Geoffrey Dean, Recent advances in natal astrology, Subiaco (Australie), Analogic, 1977, p.242. « Texte

[19]  Rudhyar les utilise en 1936 : cf. par exemple Dane Rudhyar, L'astrologie de la personnalité, New York, Lucis Press, 1936; version fr., Paris, Librairie de Médicis, 1984, p.237. « Texte

[20]  Cf. Theodor Landscheidt, Cosmic cybernetics (The foundations of a modern astrology), trad. angl. Linda Kratzsch, Aalen, Ebertin, 1973, p.21, et Charles Harvey, "The Galactic Centre & beyond: signposts to evolution?" in Astrological Journal 25.2, 1983. « Texte

[21]  Selon Robert Schmidt & Robert Hand, Companion to the Greek track, Berkeley Springs, The Golden Hind Press, 1994, p.38. Cf. aussi Otto Neugebauer & Henry Van Hoesen, Greek horoscopes, Philadelphia, American Philosophical Society, 1959, p.8-9. « Texte

[22]  Selon Robert Schmidt & Robert Hand, Ibid., p.38. « Texte

[23]  Selon Robert Schmidt & Robert Hand, Ibid., p.39. « Texte

[24]  Cf. son Tafhîm, 1029; The book of instruction in the elements of the art of astrology, éd-tr. R. R. Wright, London, Luzac, 1934, p.282. « Texte

[25]  Sous la forme A + B - C, et en se limitant aux positions zodiacales de 10 planètes, de l'AS et du MC, il en existe plus de 1500. « Texte

[26]  Ma propre Part du C.U.R.A. est conjointe à mon Soleil natal, avec un orbe inférieur à 2°, ce qui révèle une assez bonne maîtrise de mon projet. « Texte

[27]  in Kombination der Gestirneinflüsse (1940; 1973); tr. fr. (Combinaison des influences astrales), Monaco, Le Rocher, 1983. « Texte

[28]  Le mi-point Lune / Saturne à 135° du NN (noeud lunaire nord) est considéré par l'astrologue Michael Harding comme une configuration signifiante ! (in Hymns to the ancient gods, London, Arkana / Penguin, 1992, p.344). « Texte

[29]  Geoffrey Dean, Recent advances in natal astrology, Subiaco (Australie), Analogic, 1977, p.34. Cf. aussi Paul Choisnard, Les directions en astrologie, Paris, Chacornac 1937, p.43. « Texte

[30]  Cf. Hermann Hunger / David Pingree, Mul.Apin. An astronomical compendium in cuneiform, Horn (Autriche), Archiv für Orientforschung, Beiheft 24, 1989. « Texte

[31]  Cf. Lynn Thorndike, Latin treatises on comets (between 1238 and 1368 AD), University of Chicago Press, 1950, ou encore Jacques Halbronn, "Les variations d'impact des "comètes" en France. Étude bibliographique (fin XVè - fin XVIIIe siècles)", in La comète de Halley et l'influence sociale et politique des astres [Actes du Colloque de 1986], Bayeux, 1991. « Texte

[32]  Dans sa Dissertation sur la nature des comètes, Paris, Thomas Jolly, 1665. « Texte

[33]  Dans ses célèbres Pensées diverses sur la comète, Rotterdam, 1682; éd. A. Prat, Paris, Nizet, 1984, 2 vol. « Texte

[34]  L'ouvrage de référence sur le sujet reste celui de Vivian Robson : Les étoiles fixes et les constellations en astrologie, 1923; 1984; tr. fr., Puiseaux (45), Pardès, 1991. « Texte

[35]  Ptolémée et l'astrologue anonyme de 379 par exemple : Cf. Ptolemy, The phases of the fixed stars, et The treatise on the bright fixed stars, Berkeley Springs, The Golden Hind Press, 1993 & 1993. « Texte

[36]  in Introduction aux phénomènes, XVII 26, éd-tr. Germaine Aujac, Paris, Belles Lettres, 1975, p.88. « Texte

[37]  A noter qu'il existe une dizaine d'astéroïdes plus massifs que Junon. « Texte

[38]  "L'étoile de Vénus par deux fois était retournée en ce sien cercle qui la fait paraître selon divers temps vespérale et matutinale" (Dante, Banquet, II 2.1, in Oeuvres complètes, éd-tr André Pézard, Paris, Pléiade Gallimard, 1965, p.316). « Texte

[39]  L'International Astronomical Union envisage de reclasser Pluton comme objet trans-neptunien. « Texte

[40]  "On pourrait, si l'on veut, nommer dernière planète ou première comète l'astre dont l'excentricité serait si grande qu'il couperait à son périhélie l'orbite de la planète la plus proche, peut-être donc celle de Saturne." (Emmanuel Kant, Histoire générale de la nature et théorie du ciel, 1755; tr. fr., Paris, Vrin, 1984, p.98). « Texte

[40b]  Note du 8 Oct. 2002 : Le débat sur la nature de Pluton a été relancé par la découverte, annoncée le 7 octobre dernier, par Michael Brown et Chad Trujillo (du California Institute of Technology à Pasadena) d'un nouveau planétoïde massif, nommé 2002 LM60 ou provisoirement Quaoar, d'après le dieu de la création de la tribu des Tongva (Californie) : cf. CNN News, "Biggest object since Pluto found in solar system", ou BBC News, "Large world found beyond Pluto". Le rayon de Quaoar est estimé à 650 kilomètres, et sa révolution sidérale, plus régulière que celle de Pluton, à 288 ans. Mon argumentation tendant à retenir Pluton comme la "dernière planète" du système solaire n'est pas fondamentalement ébranlée, même s'il convient désormais de considérer Pluton-Charon comme le principal "objet" de la ceinture dite de Kuiper.« Texte

[41]  Cf. le roman de Yasunari Kawabata, Le Maître ou le tournoi de Go, tr. fr. S. Regnault-Gatier, Paris, Albin Michel, 1975. Sur les rapports entre symbolique et ludique, voir l'ouvrage de Jean-Marie Lhôte, Le symbolisme des jeux (Paris, Berg International, 1976). Les jeux modernes ont perdu la symbolique cosmique propre aux jeux plus anciens. Par exemple, dans l'excellent Medina de Stefan Dorra (Hans im Glück, 2001), qui est une sorte d'adaptation du jeu de Go pour 4 joueurs (sans "hasard" si ce n'est les mauvais coups joués par l'un ou l'autre des participants), palais, bergeries et marchands sont posés sur un tablier de 17 x 11 cases (voir la page ludagora.net/medina pour les règles et le jeu en ligne).« Texte

[42]  Cf. Censorinus, Le jour natal, 18.11, tr. fr. Guillaume Rocca-Serra, Paris, Vrin, 1980, p.29. « Texte

[43]  Cf. "Nicole Oresme : Un regard lucide sur l'astrologie". « Texte

[44]  in Musik und Kosmos als Schöpfungswunder, Frankfurt, 1974. Cf. Ronald Harvey, "The harmony of the spheres" in Astrological Journal 17.2, 1975. (Thomas Schmidt a également mis en évidence des rapports significatifs mettant en jeu le nombre d'or, Phi, et les révolutions synodiques planétaires). « Texte

[45]  Cf. Geoffrey Dean, Recent advances in natal astrology, Subiaco (Australie), Analogic, 1977, p.222-223, et sur le web, le site de John N. Harris, Spira solaris. « Texte

[46]  in Essai sur l'Harmonices Mundi ou Musique du monde de Johann Kepler, Paris, Hermann, 1942, vol.2, p.136. « Texte

[47]  Nombres et formes du cosmos, Paris, éd. Traditionnelles, 1971, et Éléments de cosmogonie astrologique, St-Denis-sur-Huisne, C.O.M.A.C., 1992. « Texte

[48]  Cf. Geoffrey Dean, Recent advances in natal astrology, Subiaco (Australie), Analogic, 1977, p.223. « Texte

[49]  Éléments de cosmogonie astrologique, op. cit., figure 18, p.140. « Texte

[50]  Ibid., p.145. « Texte
 

Patrice Guinard: Le système solaire
Qu'est-ce qu'une planète en astrologie ?
(version 2.5 : 15-02-2017)
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